Extraitde lettre d'un poilu en 14-18 . -17 septembre 1917 . Je tecrit pour les nouvelles . Tous va bien pour moi . J'ai eu un aile de plus , je suis sergent maintenant , jai l'impression que les camarade me regarde diférament maintenant . Jai croisé Atoine qui est cantinié maintenant , tu sais , le boucher du coin de la rue Haubert .
PubliĂ© le 14/12/2019 Ă 0930 Les lettres achetĂ©es par Manon ont Ă©tĂ© Ă©crites depuis le front par Joseph Avignon, lors de la PremiĂšre Guerre mondiale. Manon Hoarau INTERVIEW - Ă lâoccasion dâun vide-greniers, Manon Hoarau a achetĂ© un paquet de missives Ă©crites depuis le front par un soldat Ă son Ă©pouse. AprĂšs une longue enquĂȘte, la jeune femme a remis sa prĂ©cieuse trouvaille Ă lâun des descendants du 24 ans, Manon Hoarau a la passion des brocantes. Câest dans lâune dâelles, Ă Toulouse, quâelle dĂ©couvre des lettres quâun certain Joseph Avignon, mobilisĂ© lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, a Ă©crites Ă son Ă©pouse depuis le front. TrĂšs vite, la jeune femme se met en tĂȘte de retrouver, aprĂšs plus dâun siĂšcle, la famille de ce poilu. Elle raconte lâenquĂȘte quâelle a menĂ©e pour retrouver les descendants du soldat et leur restituer sa prĂ©cieuse trouvaille. Une longue recherche dont elle a tirĂ© un lire aussi Les belles lettres dâamour dâun poilu Ă son Ă©pouse retrouvĂ©es dans un grenierLE FIGARO. - Comment tout a commencĂ©?Manon HOARAU. - Je frĂ©quente trĂšs souvent les vide-greniers. Un jour, sur celui de la place Saint-Aubin, Ă Toulouse, jâai vu une trĂšs grande malle avec beaucoup de papiers. Tout de suite, cela mâa tapĂ© dans lâĆil. Je me suis mise Ă fouiller et je me suis aperçue quâil y avait un ensemble de lettres qui semblaient Ă©crites par la mĂȘme personne. Jâai commencĂ© Ă les rassembler et câest Ă ce moment-lĂ que le brocanteur mâa interpellĂ©e. Il mâa dit quâil sâagissait de lettres dâun poilu Ă sa femme et quâil en avaitlu quelques-unes par curiositĂ©. Câest un peu lui qui mâa poussĂ©e Ă les acheter, il mâa trĂšs bien vendu la chose. Jâai passĂ© un bon moment Ă toutes les rassembler pour ĂȘtre sĂ»re de ne pas en oublier et jâai achetĂ© le lot. Une fois que jâai fini de les lire, jâai eu le sentiment que ces lettres ne mâappartenaient pas et quelles devaient revenir Ă la famille » AprĂšs ça, jâai dĂ» tout trier, elles Ă©taient dans le dĂ©sordre, certaines nâĂ©taient pas dans les bonnes enveloppes. CâĂ©tait un peu le chaos. En les classant, je les ai lues une premiĂšre fois. Câest ainsi que jâai dĂ©couvert la vie de Joseph Avignon et toutes ses pĂ©ripĂ©ties. Une fois que jâai fini de les lire, jâai eu le sentiment que ces lettres ne mâappartenaient pas et quâelles devaient revenir Ă la famille. Jâai commencĂ© Ă faire des recherches sur Valentine, la fille de Joseph, puisquâil en parlait souvent dans ses lettres. Jâai demandĂ© Ă la mairie oĂč elle Ă©tait nĂ©e son acte de mariage. Sauf que comme je nâĂ©tais pas de la famille et je nâai pas pu avoir accĂšs Ă la filiation. AprĂšs ça, je ne savais plus comment enquĂȘter donc jâai arrĂȘtĂ© mes lettres de Joseph Avignon. Manon HoarauLâhistoire a ensuite connu un second souffle. Lorsque jâai rencontrĂ© Mehdi qui anime le compte YouTube Sylartichot, qui compte plus de abonnĂ©s, NDLR, nous avons parlĂ© de ces lettres. Il a trouvĂ© lâhistoire gĂ©niale et mâa proposĂ© de mâoffrir un relais, comme il bĂ©nĂ©ficie dâune communautĂ© - et donc dâune visibilitĂ© - que je nâaurais pas pu avoir. Câest comme cela que lâenquĂȘte sâest accĂ©lĂ©rĂ©e, grĂące Ă qui vous a touchĂ©e dans ces lettres?Le cheminement de Joseph est particuliĂšrement touchant. Au dĂ©but, il est trĂšs optimiste et persuadĂ© de rentrer chaque semaine. Il protĂšge Ă©normĂ©ment sa femme, il lui dit que tout va bien, quâil fait bon, quâil ne manque de rien. Puis, cela change il se met Ă Ă©crire quâil rentrera le mois prochain, peut-ĂȘtre pendant lâĂ©tĂ©. Il perd de plus en plus espoir. Il y a une lettre oĂč tout bascule. Elle fait six ou sept pages. Il y raconte les journĂ©es de marche, les nuits dans les tranchĂ©es, les batailles, sa lassitude⊠DĂšs lors, ses rĂ©cits sont extrĂȘmement violents. Il Ă©crit de façon trĂšs narrative et descriptive, ce qui donne lâimpression de vivre avec lui tout ce quâil a endurĂ©. Ă un jour prĂšs, il aurait pu rentrer chez lui » Comment avez-vous appris le dĂ©cĂšs de Joseph?Jâai dĂ©couvert assez vite quâil Ă©tait mort Ă la guerre. Jâavais son livret avec un matricule, donc jâai tout de suite fait des recherches sur le site du gouvernement afin de savoir sâil avait rĂ©chappĂ© Ă la Grande Guerre. Câest lorsque jâai lu la derniĂšre lettre que jâai compris quâil Ă©tait mort le jour oĂč il devait rentrer en permission. Il a Ă©chappĂ© Ă la mort Ă de nombreuses reprises. Ă un jour prĂšs, il aurait pu rentrer chez lettre de Joseph Avignon. Manon HoarauLâenquĂȘte a Ă©tĂ© longue pour retrouver les descendants...LâenquĂȘte sâest certes Ă©talĂ©e sur deux ans, mais elle a finalement Ă©tĂ© trĂšs rapide. De mon cĂŽtĂ©, jâavais dĂ©couvert que sa fille Valentine nâavait pas de descendance directe. Je mâĂ©tais arrĂȘtĂ©e lĂ . Mes recherches ont Ă©tĂ© mises en pause jusquâĂ ce que nous dĂ©cidions de lancer un appel sur Twitter avec Sylartichot. Nous avons publiĂ© le message autour du 20 septembre. Moins dâune semaine aprĂšs, nous avions retrouvĂ© Alain, le descendant. En trois jours, nous avions son nom. Je lâai ensuite appelĂ© plusieurs fois pour lui demander sâil voulait rĂ©cupĂ©rer les lettres. Une semaine aprĂšs, jâĂ©tais Ă avez ensuite Ă©laborĂ© un documentaire sur cette enquĂȘte...Oui. Il Ă©voque Ă la fois lâhistoire du soldat mais aussi ma quĂȘte de ses descendants.» VIDĂO - Le documentaire de Sylartichot et Manon HoarauDans quel Ă©tat dâesprit Ă©tiez-vous lors de lâenquĂȘte?Pendant deux ans, il ne sâest rien passĂ© donc jâai laissĂ© tomber mĂȘme si jâavais trĂšs envie de rendre les lettres. Jâavais baissĂ© les bras, au point que jâai pensĂ© donner les lettres Ă un musĂ©e ou Ă des archives pour quâelles puissent ĂȘtre conservĂ©es. Mais au moment oĂč nous avons relancĂ© lâenquĂȘte, tout sâest passĂ© trĂšs vite. Il y a eu un tel engouement, le nombre de partages a dĂ©collĂ© tellement vite que je me suis dit que ça allait lire aussiLes lettres de poilus du Figaro 1914-1916Quâavez-vous ressenti lors de la remise des lettres au descendant de Joseph?Tellement dâĂ©motions! Nous avons beaucoup parlĂ©, nous sommes restĂ©s ensemble pendant plus dâune heure. CâĂ©tait intĂ©ressant pour lui de comprendre comment jâavais eu ces lettres. Alain, le descendant, Ă©tait le petit-fils de la demi-sĆur du soldat. Il avait trĂšs bien connu sa grand-mĂšre. Il avait mĂȘme vĂ©cu avec elle. Mais aussi Ă©trange que cela puisse paraĂźtre, elle ne lui avait jamais parlĂ© de Joseph...
Larentrée des médias commence avec fracas. Alors qu'une nouvelle version du jeu culte Des Chiffres et des lettres devrait voir le jour à partir du 29 août sur France 3, Arielle Boulin-Prat, 68 ans, et Bertrand Renard, 67 ans, ont souhaité clarifier la situation qui entoure leur départ.. Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard: "Nous tenons à exprimer au public toute
En ce centiĂšme anniversaire de lâarmistice de 1918, le thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale semblait incontournable. Jâai choisi de lâaborder en reproduisant ci-dessous la lettre dâun poilu, le soldat Charles Guinant. RĂ©guliĂšrement, je la donne Ă lire Ă mes jeunes Ă©lĂšves mexicains avec celle du rĂ©sistant Guy MĂŽquet, rendue cĂ©lĂšbre par Sarkozy, quand je veux les sortir de leur apathie. Lâeffet est garanti et il arrive mĂȘme quâils versent une larme. Vue dâici, la guerre de 14-18 semble Ă des annĂ©es-lumiĂšre, un page dâhistoire lointaine et mal connue. Les Ă©tudiants prennent souvent ce rĂ©cit cru et sans ambages comme une gifle. La derniĂšre lettre du soldat Charles Guinant Verdun, Le 18 mars 1916, Ma chĂ©rie, Je tâĂ©cris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. Sâil te plaĂźt, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut mâa coĂ»tĂ© mon pied gauche et ma blessure sâest infectĂ©e. Les mĂ©decins disent quâil ne me reste que quelques jours Ă vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-ĂȘtre dĂ©jĂ mort. Je vais te raconter comment jâai Ă©tĂ© blessĂ©. Il y a trois jours, nos gĂ©nĂ©raux nous ont ordonnĂ© dâattaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au dĂ©but, nous Ă©tions vingt mille. AprĂšs avoir passĂ© les barbelĂ©s, nous nâĂ©tions plus que quinze mille environ. Câest Ă ce moment-lĂ que je fus touchĂ©. Un obus tomba pas trĂšs loin de moi et un morceau mâarracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me rĂ©veillai quâun jour plus tard, dans une tente dâinfirmerie. Plus tard, jâappris que parmi les vingt mille soldats qui Ă©taient partis Ă lâassaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grĂące Ă un repli demandĂ© par le GĂ©nĂ©ral PĂ©tain. Dans ta derniĂšre lettre, tu mâas dit que tu Ă©tais enceinte depuis ma permission dâil y a deux mois. Quand notre enfant naĂźtra, tu lui diras que son pĂšre est mort en hĂ©ros pour la France. Et surtout, fais en sorte Ă ce quâil nâaille jamais dans lâarmĂ©e pour quâil ne meure pas bĂȘtement comme moi. Je tâaime, jâespĂšre quâon se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu mâas fait passer, je tâaimerai toujours. Adieu Soldat Charles Guinant Lâimminence de la mort Ce qui me frappe le plus dans cette lettre est lâapparente sĂ©rĂ©nitĂ© avec laquelle le soldat Guinant raconte les Ă©vĂ©nements qui ont conduit Ă sa blessure et le condamnent Ă une mort imminente. Il sait quâil nâa plus que quelques jours Ă vivre et va droit au but, sans fioriture, pour faire ses adieux Ă celle quâil aime et Ă son enfant Ă naĂźtre. PrĂšs de deux annĂ©es de combats Ă©pouvantables marquĂ©s par des pertes humaines considĂ©rables expliquent sans doute le courage dont il fait preuve. Dans un tel contexte, la perspective de sa propre mort ne pouvait ĂȘtre repoussĂ©e dans un coin de sa conscience. Jâen profite pour reproduire ci-dessus une photo qui figurait dans lâun de mes livres dâhistoire et qui illustre bien lâhorreur de la guerre. Elle mâa toujours fascinĂ©. Lâobjectif a figĂ© le moment prĂ©cis, durant lâassaut, oĂč un fantassin français est stoppĂ© net dans son Ă©lan par un projectile. Peut-ĂȘtre lâinstant exact entre vie et trĂ©pas. En arriĂšre-plan de ce dĂ©cor apocalyptique, dâautres soldats courent entre les balles pour sauver leur peau qui ne vaut plus trĂšs cher. LâinĂ©luctabilitĂ© de la mort Pour nous qui vivons en temps de paix et dans un environnement relativement sĂ»r, la mort est loin dâĂȘtre aussi omniprĂ©sente que dans les tranchĂ©es de 1914-1918. Il est plus facile dâoublier quâelle nous attend au tournant et câest ce que lâon sâefforce de faire gĂ©nĂ©ralement. Et pourtant, nous sommes tous en train de mourir. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de notre dernier souffle, quel que soit le temps qui nous en sĂ©pare. Si la mort nâest pas forcĂ©ment imminente, elle nâen est pas moins inĂ©luctable. Dans le cadre de la pratique bouddhiste, nous sommes invitĂ©s Ă faire face Ă la perspective de notre propre mort. Pas par masochisme, mais parce que la prise de conscience du caractĂšre Ă©phĂ©mĂšre de la vie peut nous aider Ă lâorienter de façon plus bĂ©nĂ©fique. Vivre mieux pour mourir mieux, en quelque sorte. Puisse le soldat Charles Guinant avoir vĂ©cu ses derniers instants sereinement. FrĂ©dĂ©ric PS Si le thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale vous intĂ©resse, je vous recommande de consulter les carnets de guerre de FrĂ©dĂ©ric B. mon alter ego ? que des Ă©lĂšves du LycĂ©e ClĂ©mence Royer de Fonsorbes ont retranscrits sous forme de blog. Une belle initiative qui permet de redonner vie Ă ce jeune homme parti au front Ă 18 ans.
Les800 lettres dâun Poilu retranscrites. Enseignante dâhistoire au collĂšge Supervielle de Bressuire, Dominique Lenne a eu la chance de se faire prĂȘter par une de ses Ă©lĂšves les 800 lettres que son arriĂšre-arriĂšre-grand-pĂšre a Ă©crites Ă sa femme durant la guerre. Exceptionnellement bien conservĂ©es malgrĂ© lâĂ©criture au crayon
» LA SENTENCE EST TOMBĂE JE VAIS ĂTRE FUSILLĂ POUR LâEXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS DâOBTEMPĂRER. » LA SENTENCE EST TOMBĂE JE VAIS ĂTRE FUSILLĂ POUR LâEXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS DâOBTEMPĂRER. Le 30 mai 1917 LĂ©onie chĂ©rie, Jâai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă des mains amies en espĂ©rant quâelle tâarrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourdâhui tĂ©moigner de lâhorreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourdâhui, les rives de lâAisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage nâest plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, câest la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es sâĂ©croulent sous les obus et mettent Ă jour des corps, des ossements et des crĂąnes, lâodeur est pestilentielle. Tout manque lâeau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă cause de la longueur des boyaux Ă parcourir. Nous nâavons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous partons au combat lâĂ©pingle Ă chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s dâun casque en tĂŽle dâacier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout lâattirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă des offensives Ă outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder dâun air dĂ©daigneux Ă leur retour, auront-ils seulement droit Ă la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager dâun bras, dâune jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque jâavançais les sentiments nâexistaient plus, la peur, lâamour, plus rien nâavait de sens. Il importait juste dâaller de lâavant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes dâaccĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă lâĂ©paule jâerrais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier sâĂ©tendait Ă mes pieds. Jâai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible sâemparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de lâĂ©tat major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de lâexistence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier nâa pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă attaquer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. Jâai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour lâexemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus dâobtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif dâaider les combattants Ă retrouver le goĂ»t de lâobĂ©issance, je ne crois pas quâils y parviendront. Comprendras-tu LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime dâune justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de lâhistoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă lâaube, agenouillĂ© devant le peloton dâexĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va tâinfliger. Câest si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourdâhui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cĆur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire Ă ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour lâexemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je nây crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă ĂȘtre heureuse, de continuer Ă sourire Ă la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cĆur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la fin. EugĂšne, ton mari qui tâaime tant. source
Lettred'un poilu, Philipe Raton . Ma chÚre petite femme. Ma lettre de poilu (Ali) Condition de vie des Poilus. Lettre pour "Ma chÚre et tendre" Pour ma marraine. Lettre à Jeanne. Lettre de Pierre à sa fiancée . Jean écrit de la guerre. Lettre de poilu Phillipe Raton. Lettre à Marie. Lettre de poilu. Lettre de René. Lettre du poilu Louis. Lettre de poilu, Jean Ramin. Ma
TĂąche finale un poilu raconte sa vie au front OU une femme, un enfant Ă©crit Ă un membre de la famille qui est au front ce qui permet de pouvoir prendre en compte la condition des femmes pendant la guerre⊠Pour exemple, il suffit de choisir quelques lettres dans le cĂ©lĂšbre livre Paroles de Poilus » Exemple Ă©crit pour les Ă©lĂšves lettre dâun poilu Ă©crite pour les Ă©lĂšves Disciplines concernĂ©es Histoire, français. Voici la fiche des compĂ©tences travaillĂ©es fiche compĂ©tences lettre de poilus Cette tĂąche peut sâadapter pour dâautres Ă©poques ! Un grognard Ă©crit Ă sa femme du front dâAusterlitzâŠ.Un soldat romain Ă©crit Ă sa femme dâAlĂ©sia etc.
Lettresd'un poilu qui n'aimait pas la guerre par Etienne Tanty - Ăditeur Italiques - Librairie Decitre Apparemment, javascript est dĂ©sactivĂ© sur votre navigateur. Javascript doit ĂȘtre activĂ© dans votre navigateur pour utiliser toutes les fonctionnalitĂ©s de ce site.
Textedâamour 1 : Mon amour, Je pense Ă toi tout le temps. JâespĂšre que tu sais Ă quel point je tâaime et Ă quel point tu me combles chaque jour de bonheur. Tu es la plus belle personne que je connaisse. Tu as un cĆur dâor et une gĂ©nĂ©rositĂ©
. 21 72 372 595 270 70 464 489
lettre d un poilu Ă sa femme