Compterendu de la recherche pour VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE. Lors de la rĂ©solution d'une grille de mots-flĂ©chĂ©s, la dĂ©finition VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE a Ă©tĂ© rencontrĂ©e. Qu'elles peuvent ĂȘtre les solutions possibles ? Un total de 21 rĂ©sultats a Ă©tĂ© affichĂ©. Les rĂ©ponses sont rĂ©parties de la façon
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Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Verbe, ne pas avoir confiance en quelque chose. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions.
Dans ce cours nous allons voir quelle est la bonne expression entre ces deux ' j'ai faim ' ou 'je suis faim . d'abord nous allons voir quand on utilise le verbe 'avoir' et ' ĂȘtre ' . - Avoir est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© pour montrer que le sujet possĂšde/ a quelque chose ou quelqu'un. - Etre est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© pour exprimer un Ă©tat ou une attitude du sujet concernĂ©. L'expression ' j'ai faim' ou 'Avoir faim'. c'est locution verbale exprimer une sensation de faim. L'emploi de avoir faim avec un adverbe est aujourd'hui admis avoir trĂšs faim, avoir si faim que. Donc la bonne expression On utilise l'expression ' j'ai faim ' ou je suis affamĂ© c'est on veut utiliser le verbe ĂȘtre . Donc au lieu de dire "j'ai faim", il faut dire "je suis affamĂ©". "affamĂ©" Ă©tant l'adjectif du mot "faim". J'ai faim -> je suis affamĂ© J'ai peur -> je suis apeurĂ© Exemple des expressions avec le verbe avoir Avoir besoin de ... Avoir hĂąte de + verbe Avoir honte de ... Avoir envie de + verbe Avoir de la chance Avoir l’air + adjectif Avoir l’air de + nom Avoir mal au cƓur Avoir peur de 
 Avoir lieu Avoir l’habitude de ... Avoir confiance en ... Avoir horreur de + verbe Avoir le cafard Avoir l’heure traductionavoir confiance en quelque chose dans le dictionnaire Français - Anglais de Reverso, voir aussi 'avoir fiscal',aviron',avoine',avoir 1Pendant les dix-neuf annĂ©es au cours desquelles j’ai connu Jacques Anis je n’oublierai jamais tous ces lundis oĂč nous dĂ©jeunions ensemble pour nous diriger ensuite vers les salles oĂč il avait cours, nous avons surtout parlĂ© de linguistique et de notre goĂ»t commun pour les langues et littĂ©ratures anciennes et modernes nous possĂ©dions en commun, outre le français Ă  toutes Ă©poques, le latin, le grec et l’anglais ; j’apprends en ce moment l’espagnol qu’il dominait bien. Nous discutions de nos recherches et je lui ai fait souvent part de mes angoisses Ă  propos d’un prĂ©fixe commun Ă  toutes les langues romanes, auxquelles on peut joindre l’anglais pour la moitiĂ© de son lexique, celle d’origine française, le prĂ©fixe Re-. Nombre de mĂ©diĂ©vistes, de linguistes modernes ont Ă©tudiĂ© cette forme, bizarre Ă  plus d’un titre on s’imagine que cela veut dire simplement Ă  nouveau, en arriĂšre ce qui n’est dĂ©jĂ  pas la mĂȘme chose ; Rey note une valeur intensive d’achĂšvement ou une valeur affaiblie qui n’ajoute aucun sens supplĂ©mentaire Ă  la base ; tous les mĂ©diĂ©vistes savent que cet Ă©lĂ©ment peut signifier de son cĂŽtĂ©, Ă  son tour. Jalenques, dans une trĂšs intĂ©ressante thĂšse de sĂ©mantique consacrĂ©e Ă  ce prĂ©fixe, constate que les dĂ©rivĂ©s latins prĂ©sentent souvent un sens opposĂ© Ă  celui du verbe simple. Or j’ai travaillĂ© il y a quelques annĂ©es dans un article des MĂ©langes pour Michel ArrivĂ©, sur les mots de sens opposĂ© et je m’étais promis d’y revenir Re- fait partie de ces Ă©lĂ©ments si renier le renĂ©gat, an anglais, renegade signifie assez logiquement dans tous les stades du français, refuser la croyance, la foi en Dieu, on peut s’étonner de constater qu’en ancien français recroire recreant, signifiant mĂ©crĂ©ant » existe toujours en anglais peut avoir un sens en commun avec le verbe prĂ©cĂ©dent renier ; recroire veut dire refuser de croire en soi-mĂȘme et avouer, aprĂšs des efforts qui s’avĂšrent vains, ĂȘtre un vaincu et un lĂąche indigne d’ĂȘtre chrĂ©tien » nous connaissons tous encore recru fourbu de fatigue », participe passĂ© de l’ancien recroire, qui marque l’état d’un animal ou d’un homme qui a Ă©tĂ© au-delĂ  des limites oĂč il se sentait capable de poursuivre un que penser du verbe remanoir, en ancien français, qui veut dire demeurer intact et bloquĂ© sur ses assises, subsister fort diminuĂ© aprĂšs une opĂ©ration de soustraction » mais aussi disparaĂźtre », se volatiliser, dans le cas des gens dont le destin achĂšve son cours sur le champ de bataille, ou dans le cas de combat, des paroles, des discussions qui ne vont pas plus loin et qui restent sans suite ? Et ce genre de phĂ©nomĂšne existe aussi en français moderne si je rĂ©sous soudre a disparu du français, mais notre prĂ©fixe », nous le verrons, continue Ă  avoir une vie propre un problĂšme, il n’y a plus de problĂšme mais si le brouillard se rĂ©sout en pluie, il y a quelque chose de plus consistant qu’avant ; Claudine Normand, une amie comme moi de Jacques Anis, a analysĂ© les problĂšmes que posait le verbe regretter, dont nous dirons quelques mots, en dĂ©pit du fait que morphologiquement on ne puisse parler de prĂ©fixe. 1 Il faut Ă©videmment signaler l’emploi qu’en fait Voltaire dans Candide ; le hĂ©ros, excĂ©dĂ© Ă  la fin ... 2Je vais tĂącher d’exposer les grandes lignes de ces difficiles recherches dont j’avais prĂ©sentĂ© les prĂ©misses Ă  notre ami Ă  tous, Jacques Anis et de voir comment ce prĂ©fixe permet au sujet d’aller au fond des choses c’est un des sens de rursus en latin et de rester prĂ©sent Ă  l’arriĂšre plan ; nous allons parcourir vingt siĂšcles et quatre langues ou Ă©tats de langue successifs le latin, l’ancien français, le français, l’anglais en notant son influence sur le français rĂ©cent. Nous verrons que notre prĂ©fixe » permet Ă  l’homme dans la langue, pour citer Benveniste, de regarder de haut le procĂšs du verbe et d’agir sur lui et de le diriger, vers l’arriĂšre, Ă  nouveau, de le dĂ©placer, de le faire rebondir, de l’échanger, de marquer une certaine intentionnalitĂ© qui peut aller jusqu’à la satisfaction complĂšte ou Ă  l’échec programmĂ©, et c’est ce qui a Ă©tĂ© compris comme un sens intensif, de faire dupliquer le procĂšs par un autre sujet, et si l’on va trop loin au fond des choses, de l’annihiler. Les objets, Ă  travers ce prĂ©fixe », ne peuvent ĂȘtre manipulĂ©s qu’en renvoyant la qualitĂ© qui leur est propre, rĂ©flĂ©chir pour ce qui brille comme une couleur, la lune, rĂ©sonner pour un bruit, rĂ©verbĂ©rer pour la lumiĂšre. Re- me paraĂźt se comporter comme un Ă©lĂ©ment sĂ©mantique porteur d’une valeur aspectuelle et c’est un prĂ©fixe » que l’on retrouve aussi dans les noms d’action. Tous les chercheurs se sont demandĂ© si n’importe quel verbe Ă©tait susceptible de recevoir ce genre d’affixe et tous ont constatĂ© qu’il Ă©tait bien difficile de rĂ©pondre je ne suis sĂ»re que d’une seule chose, il doit ĂȘtre rare de prĂ©fixer ainsi un verbe dont le sens s’oppose Ă  une quelconque implication du sujet dans le procĂšs comme dans le cas de mourir, pĂ©rir, faillir, s’opposant Ă  tuer1
On peut en revanche renaĂźtre. 3Nous devons Ă©videmment justifier formellement la catĂ©gorie prĂ©fixe » que nous utilisons ; il se prĂ©sente sous trois variantes bien connues Re/RĂ©/R, Re- devant consonne et RĂ© devant voyelle dans les crĂ©ations rĂ©centes on a rĂ©affirmer Ă  une Ă©poque qui n’est plus celle de ravoir, ce qui implique que le prĂ©fixe tient Ă  manifester son existence en tant que tel ; mais peut-on parler de prĂ©fixe lorsque la base a disparu du français ou n’a seulement jamais existĂ© de façon indĂ©pendante comme dans le cas de regretter les chercheurs hĂ©sitent entre une base germanique ou une base latine ? Si nous n’avons aucun doute dans le cas de rĂ©-sonner la forme sonner existe avec un sens proche et la sonorisation du -s - intervocalique n’est pas un problĂšme, nous restons dĂ©jĂ  perplexe devant le verbe rĂ©-flĂ©chir car la base » n’a qu’un sens Ă©loignĂ© de celui du verbe non prĂ©fixĂ©. Je voudrais nĂ©anmoins souligner que Re- bĂ©nĂ©ficie d’une certaine indĂ©pendance en ancien français oĂč il se comporte comme une particule sĂ©parĂ©e de la base aux temps composĂ©s il refait, il ra fait ; l’élĂ©ment trĂšs pose aussi des problĂšmes de classement, c’était d’abord un prĂ©fixe Balzac Ă©crit encore trĂšsbelle avant de devenir un adverbe Ă  emploi trĂšs contraint et le classement de ces Ă©lĂ©ments mĂ©riterait une nouvelle Ă©tude approfondie que nous laisserons pour une Ă©tude ultĂ©rieure. Constatons, avant de passer Ă  l’étude purement sĂ©mantique de cette sorte de particule Ă©lĂ©mentaire, que Re- semble douĂ© d’une vie propre, que les verbes prĂ©cĂ©dĂ©s de cet Ă©lĂ©ment continuent Ă  changer de sens comme les verbes prĂ©fixĂ©s la langue Ă©chappe aux catĂ©gories créées par la linguistique. 4Nous ne verrons pas les sens bien Ă©tudiĂ©s de en arriĂšre, Ă  nouveau et nous allons donc, en souvenir de Jacques qui a rejoint Michel Galmiche au pays de la linguistique fantastique, entamer un voyage dans l’espace et le temps en remontant d’abord deux mille ans en arriĂšre. Nous suivrons le chemin ouvert par les chercheures en diachronie comme Christiane Marchello-Nizia et MichĂšle Perret, infiniment plus spĂ©cialistes que moi de ces interactions dans la langue. Nous nous contenterons de chercher de façon empirique et forcĂ©ment trĂšs incomplĂšte si l’on peut trouver des rĂ©gularitĂ©s et une continuitĂ© ou une rupture dans certains effets de notre prĂ©fixe ». Avant d’étudier le prĂ©fixe dans la langue origine, le latin langue oĂč morphologiquement on peut toujours le caractĂ©riser comme prĂ©fixe et de passer aux stades suivants, nous essaierons de le caractĂ©riser. Re- et ses implications 5Benveniste a montrĂ© que les marques de subjectivitĂ© sont plus nombreuses dans les langues anciennes et il a Ă©tudiĂ© les effets trĂšs variĂ©s que ces marques peuvent avoir sur les relations de significations. Il a en particulier analysĂ© les effets du moyen en grec ancien vol. 1, chap. XIV, p. 168-175 et montrĂ© qu’un mĂȘme verbe, par le jeu des dĂ©sinences pouvait signifier prendre ou donner ». Re- n’existe pas en grec mais dans cette langue le sujet s’impliquait pour diriger le procĂšs en s’incluant dans l’action grĂące au moyen des formes conjuguĂ©es indiquant que l’on fait l’action pour soi ; cette voix » a existĂ© avant le passif et possĂšde des formes communes avec ce dernier, sauf au futur et Ă  l’aoriste. Je citerai un verbe qui sert de paradigme, iĂ©mi, j’envoie », s’opposant au moyen, iĂ©mai, je me dirige dans une direction suivie et choisie donc je m’élance » ; pour citer un autre verbe moins courant, aero, Ă  l’actif signifie prendre en main un objet pour le prĂ©senter, l’offrir » ; au moyen, prendre un objet en main pour soi, pour l’obtenir et s’en emparer ». On a donc bien des sens opposĂ©s mais dans le cas du moyen, Benveniste note que le sujet est engagĂ© dans le procĂšs, qu’il est intĂ©rieur au procĂšs, qu’il en est le siĂšge. L’espagnol connaĂźt un emploi de certains verbes Ă  la forme pronominale qui est comparable Ă  la voix moyenne ir signifie partir » alors qu’irse signifie s’enfuir, se sauver ».Notre prĂ©fixe ne relĂšve nĂ©anmoins pas du mĂȘme domaine, car le procĂšs s’accomplit hors du sujet en obĂ©issant aux contraintes imposĂ©es par le prĂ©fixe lui-mĂȘme ; c’est pour cela que nous avons pensĂ© Ă  une valeur aspectuelle, que nous avons hĂ©sitĂ© Ă  qualifier d’empathique, rĂ©active, interactive, connective avant de choisir, faute de mieux, implicative, le sujet se montrant plus prisonnier du rĂ©seau des significations que son vĂ©ritable organisateur. Nous allons voir que le latin utilise le prĂ©fixe Re- pour des effets de sens Ă©galement fort Ă©tonnants ; nous en Ă©tudierons trois qui s’enchaĂźnent logiquement en partant du sens de au fond des choses, Ă  partir de ce fond » qui est un des sens de l’adverbe rursus, sens qui ne figure pas dans les dictionnaires mais que m’a confirmĂ© le seiziĂ©miste et latiniste Michel Magnien ; j’ai trouvĂ© dans le Gaffiot, Ă  l’entrĂ©e bullio un emploi qui confirme mon hypothĂ©se demersus summa rursus non bullit in unda Persius Flaccus, noyĂ© en eau profonde il ne renvoie pas de bulle d’air Ă  la surface ». Re- en latin 6Re- permet d’abord au procĂšs de repartir en sens contraire comme un boomerang qui rebondit en notant une sorte de rĂ©action en chaĂźne jacio, lancer des traits », s’oppose Ă  rejicio, riposter en lançant des traits contre les attaquants, rejeter ». Nous citerons CicĂ©ron eorum ferrum et audaciam rejeci in campo », j’ai repoussĂ© leursarmes et leur audace au champ [de Mars] ». Do veut dire donner, accorder Ă  quelqu’un » ; reddo, c’est produire en retour en renvoyant Ă  l’expĂ©diteur », voire rejeter quelque chose devant quelqu’un ». Arguo implique que l’on cherche Ă  prouver son droit devant un tribunal et avec redarguo, on se dĂ©fend en avançant des arguments en rĂ©plique pour prouver ses erreurs Ă  qui veut vous voir inculpĂ©. Clamo signifie qu’on pousse des cris pour s’exprimer hautement et affirmer lĂ©gitimement les choses tabulae praedam illam istius fuisse clamant CicĂ©ron, les registres crient/proclament’ que c’était lĂ  le butin de cet individu [VerrĂšs] » ; avec reclamo, on proteste en faisant valoir un point de vue qui s’oppose au point de vue prĂ©cĂ©dent ; on retrouve cela dans les verbes anglais to claim et to reclaim et je pense que si on revendique en anglais la possession d’un bien, une concession aurifĂšre a claim est une concession », un terrain aurifĂšre sur lequel le chercheur a seul des droits », un trĂŽne, on a intĂ©rĂȘt Ă  employer le verbe simple car personne n’a proclamĂ© ses droits sur l’objet en question auparavant et on doit avoir plus de lĂ©gitimitĂ© en la matiĂšre. 7Si on va trop au fond des choses par un mouvement rĂ©trograde, tout peut devenir nĂ©gatif et le verbe base et le verbe prĂ©fixĂ© peuvent avoir des sens opposĂ©s ; cedo signifie avancer, ne pas rĂ©sister », et donc aboutir Ă  quelque chose » hoc quoque ad tuam gloriam cedet, cela rĂ©ussit Ă  ta gloire » Tacite. Recedo veut d’abord dire se retirer par une marche arriĂšre, s’éloigner du point origine » Anchisae domus recessit, la maison d’Anchise est retirĂ©e, dans un endroit reculĂ© Virgile ; puis le mouvement d’éloignement s’accentue et on aboutit au sens de disparaĂźtre, se perdre, tourner Ă  nĂ©ant » nomen hostis a peregrino recessit CicĂ©ron, le terme hostis » a perdu son sens originel d’étranger » ; maris ira recessit Ovide, la colĂšre de la mer s’évanouit ». On a donc le sens du verbe simple qui s’oppose Ă  celui du verbe prĂ©fixĂ© aboutir et disparaĂźtre alors que le verbe prĂ©fixĂ© oppose lui-mĂȘme les sens de s’éloigner et disparaĂźtre. Restringo contient aussi deux sens opposĂ©s, d’abord celui de serrer, ramener en serrant vers soi » stringo veut dire pincer, serrer puis desserrer, ouvrir ». Claudo, fermer » s’oppose Ă  recludo qui signifie fermer et ouvrir ». Velo et revelo s’opposent de la mĂȘme façon, avec voiler et dĂ©voiler » pour le composĂ© ; dans ce cas, la morphologie n’a pas conservĂ© cette intĂ©ressante opposition en français rĂ©vĂ©ler et pas plus en anglais to reveal oĂč les deux verbes ne sont pas morphologiquement prĂ©fixĂ©s, ne sont jamais ressentis comme tels, notre particule Re- ayant cessĂ© d’avoir une vie indĂ©pendante. Condo veut dire placer dans un endroit sĂ»r, fonder » ut conderet urbem, au dĂ©but de l’EnĂ©ide alors que recondo passe du sens de mettre Ă  sa place primitive » Ă  celui de faire disparaĂźtre dĂ©finitivement au fond des choses » aves avido recondidit ore Ovide, il engloutit les oiseaux dans sa gueule avide ». Nuntio signifie faire savoir » et renuntio, annoncer en retour, se dĂ©dire, marquer un arrĂȘt » renuntiare alicui hospitium CicĂ©ron annoncer une rupture des liens d’hospitalitĂ© ». Moveo a pour sens mettre en mouvement, provoquer, faire se produire » on peut citer movere risumCicĂ©ron, provoquer le rire » ou movere numen Tite-Live, manifester sa puissance » ; mais removeo, c’est Ă©carter, Ă©loigner » et Ă  la limite faire disparaĂźtre » removere aliquid de medio CicĂ©ron, faire disparaĂźtre quelque chose » et il est curieux de noter que l’anglais to remove la base move est bien attestĂ©e prĂ©sente exactement la mĂȘme palette de sens. Pono signifie placer, Ă©tablir solidement » Roma in montibus posita CicĂ©ron, Rome Ă©tablie/installĂ©e sur des monts » ; mais repono implique un retour en arriĂšre allant jusqu’à l’idĂ©e de mettre de cĂŽtĂ© en gardant en rĂ©serve » arma reposita CĂ©sar les armes mises Ă  l’écart ». 2 Dans les textes mĂ©diĂ©vaux, on peut refuser Ă  un ennemi vaincu de racheter sa libertĂ© en demandant ... 8On a un troisiĂšme type de sens qui consiste Ă  continuer dans le mĂȘme sens le mouvement primitif en l’amplifiant pour le poursuivre au fond des choses, en s’y impliquant c’est lĂ  la valeur intensive » des dictionnaires ou en compensant un mouvement d’ordre dĂ©trimentaire, suivant le cas. Bullio veut dire bouillir, envoyer des bulles d’air Ă  la surface Ă  partir du fond » et rebullio, bouillir » aussi, mais en faisant dĂ©border Ă  l’extĂ©rieur et en rejetant les bulles Ă  partir du fond ». Cubo signifie ĂȘtre couchĂ© » et recumbo, s’affaisser en s’écroulant ». Caedo veut dire couper » face Ă  recido, retrancher, rĂ©duire, diminuer ». Maneo signifie rester intact », alors que remaneo note le fait de rester intact aprĂšs une soustraction pars remanebat integra CĂ©sar et CicĂ©ron ; nous retrouverons ce sens en ancien français remanoir et en anglais to remain, a remain, a remnant. Censeo, signifie estimer, Ă©valuer » ; mais avec le prĂ©fixe contenu dans recenseo, on note que le sujet s’implique personnellement dans l’action et qu’il passe tout en revue, en faisant un examen critique, phĂ©nomĂšne qu’on retrouvera encore en ancien français avec par exemple garder et regarder et en anglais avec to collect et to recollect, et avec le prĂ©fixe latin utilisĂ© pour un verbe anglais d’une autre origine que romane to mind et to remind . De mĂȘme querre/querir et requerre/requerir sont annoncĂ©s par quaero, chercher Ă  savoir, Ă  se procurer » et requero, ĂȘtre en quĂȘte d’un solution Ă  une question Ă©pineuse, rechercher quelque chose qui manque et dont on a besoin ». Capio a pour signification prendre, saisir » et recipio, prendre en tirant hors de quelque chose », et donc accepter, accueillir » ; pour ce dernier emploi, le Gaffiot note que le sens de la particule est effacĂ© », considĂ©rant ainsi que, si on ne peut pas classer Re-sous la rubrique des sens enregistrĂ©s en arriĂšre, Ă  nouveau », la dite particule ne peut avoir de sens ; je voudrais prouver que Re- a toujours un sens mĂȘme si ce sens n’est pas de prime abord perçu par les locuteurs, ce qui n’a rien de rare en sĂ©mantique. Par exemple, le sens de compenser se trouve dans le latin chrĂ©tien redimere emo a pour signification acheter » et redimo, racheter une chose vendue » au sens de mouvement en retour, mais en vocabulaire ecclĂ©siastique les images fondĂ©es sur les valeurs de l’argent y sont frĂ©quentes, racheter un pĂ©chĂ© implique l’idĂ©e de le compenser et de le faire disparaĂźtre ; comme rĂ©dimer n’a guĂšre d’existence, on emploie racheter avec ce sens qui figure dans l’expression le peuple des rachetĂ©s, expression peu claire dĂ©sormais signifiant ceux pour qui le pĂ©chĂ© originel a Ă©tĂ© compensĂ© par un sacrifice conçu comme une sorte de rançon »2. Cette suite de rĂ©gularitĂ©s et d’oppositions va se retrouver en ancien français mais comme cet Ă©tat de langue se caractĂ©rise par des traits qui signalent l’homme dans la langue », selon l’expression de Benveniste, et une sorte de vie personnelle accordĂ©e Ă  tout ce qui touche le sujet, les sens de nos verbes prĂ©fixĂ©s » vont continuer Ă  diverger. Re- en ancien français 9Les marqueurs Ă©nonciatifs sont trĂšs nombreux dans cet Ă©tat de langue. 10J’ai montrĂ© dans un article de Linx Weill, 1995 comment la langue met en scĂšne des Ă©lĂ©ments physiologiques comme la chair, la peau, le cƓur, les yeux, etc. associĂ©s Ă  un pronom personnel rĂ©gime indirect reprĂ©sentant le possesseur du corps en question il nous reste, en sĂ©quences figĂ©es le cƓur lui manque, la peau lui pĂšle, les yeux lui piquent mais nous ne pouvons plus dire *les cheveux lui hĂ©rissent, *le pied lui pourrit ; on obtient des sĂ©quences trĂšs frĂ©quentes, surtout dans les textes Ă©piques et satiriques, comme la char li est nercie, son teint pĂąlit » Renaut de Montauban, v. 5935 ; li sans li est muez, son sang s’arrĂȘte de circuler » ; v. 4497 ; tant portent lor haubers a lor char nu a nu / que tres parmi les mailles lor est li peuz issu, ils portent leurs hauberts sur leur chair nue en sorte que leurs poils sont passĂ©s directement Ă  travers les mailles de fer » v. 1487-1488. 11On connaĂźt aussi les emplois des dĂ©monstratifs dĂ©terminants, pronoms, adverbes qui font partie d’un systĂšme de repĂ©rage trĂšs complexe dans l’espace temps de l’énonciation et qui peuvent fonctionner de façon autorĂ©fĂ©rentielle. Je renvoie en particulier aux travaux de Michelle Perret sur la question. 12Le verbe a une place importante et occupe rĂ©guliĂšrement la deuxiĂšme position dans la phrase le français est alors une langue dite V2 et, grĂące Ă  ses marques de personne, il pallie parfaitement la non expression d’un sujet pronominal. 13En outre les survivances du vocabulaire germanique notant des Ă©changes le don et le guerdon, le don dĂ» en retour ont pu Ă©galement favoriser un prĂ©fixe qui permettait de mettre en relation des Ă©lĂ©ments nominaux et des verbes. 14Commençons par analyser les rapports entre garder au sens de jeter un Ɠil sur quelque chose » et regarder, porter son attention sur »  Comme Jalenques Jalenques 51 sq. a constatĂ© que dans les deux cas la traduction qui se veut loin du mot Ă  mot donnait regarder » et il en a conclu, disons un peu hĂątivement, en confondant les mots et leurs traductions dans une autre langue, que les deux mots Ă©taient synonymes. Jalenques cite un passage de la Chanson de Roland Oliver est muntet desus un pin halçur, / guardet sur destre par mi un val herbus. / Si vait venir cele gent paienur ; Olivier est montĂ© sur un grand pin, il regarde Ă  droite au milieu d’un vallon couvert d’herbes et voit venir cette engeance paĂŻenne ». Pour comprendre, il faut avoir lu et compris ce qui prĂ©cĂšde Olivier fait son travail de second responsable de l’arriĂšre-garde et vĂ©rifie s’il n’y a pas des ennemis il ne devrait pas y en avoir, une trĂȘve a Ă©tĂ© signĂ©e derriĂšre l’armĂ©e. Le narrateur emploie le verbe simple garder, car Olivier ne s’attend pas Ă  voir quelque chose ; s’il y avait du prĂ©construit, le narrateur aurait employĂ© regarder. Lors qu’on regarde de façon prĂ©mĂ©ditĂ©e, qu’on regarde Ă©ventuellement dans tous les coins d’une piĂšce, qu’on observe et qu’on calcule la conduite Ă  tenir d’aprĂšs ce qu’on aura regardĂ©, on trouve le verbe prĂ©fixĂ©. C’est pour cela qu’on indique comme sens de ce verbe regarder attentivement partout, se retourner pour voir ». Il est Ă©vident que lorsqu’un homme est poursuivi par des guerriers armĂ©s de lances, il se retourne et Ă©value la situation, il calcule si son avance est suffisante pour lui permettre de s’échapper sans courir le risque d’ĂȘtre embrochĂ© dans le dos ; dans le cas contraire, il calcule s’il a la place pour faire demi-tour et se battre. Avoir regart de signifie avoir des raisons pour craindre, surveiller ses arriĂšres » dans le Roman de Renart, Noble le lion envoie Brun l’ours comme ambassadeur auprĂšs du goupil et lui annonce vous n’averez de lui regart branche du Plait, I, v. 451, ce en quoi il se trompe lourdement. 15Requerir est au contraire un verbe Ă©tonnant par ses emplois polysĂ©miques bien connus et trĂšs bien attestĂ©s le sens de base est chercher Ă  atteindre quelqu’un, quelque chose, en comblant les intĂ©rĂȘts et les attentes du sujet grammatical impliquĂ© » ; l’action dĂ©crite dĂ©pend de ce que l’on recherche et de la personne que l’on cherche Ă  atteindre. Si l’on s’adresse Ă  Dieu, Ă  un saint, cela signifie prier. Si on s’adresse Ă  une femme, on lui demande son amour ; dans le Lai de Lanval, la reine se plaint faussement d’avoir Ă©tĂ© dĂ©shonorĂ©e par le hĂ©ros de drĂŒerie la requist v. 39. On peut employer le verbe pour une demande instante, sans concession possible on requiert son droit en justice. Mais au cours d’une bataille requerir un ennemi, c’est l’attaquer violemment et lui faire son affaire 3 Raoul de Cambrai traite sa mĂšre de remasue », dans la chanson Ă©ponyme ; on voit qu’une d ... 16Remanoir, un verbe extrĂȘmement frĂ©quent aussi, offre Ă©galement des sens opposĂ©s. Manoir signifie demeurer chez soi » et remanoir, rester fidĂšlement auprĂšs d’un seigneur, d’un roi » ; c’est la situation dont se plaint violemment Guillaume au dĂ©but du Charroi de NĂźmes car cela ne lui a rien rapportĂ© v. 120 il aurait pu aller rejoindre un autre roi qui lui aurait donnĂ© un fief v. 95-101. Le verbe signifie donc rester bloquĂ© » mais ce qui est bloquĂ© n’évolue plus et peut reculer, voire se volatiliser et disparaĂźtre ; une vieille remasue3est retombĂ©e en enfance. 17On peut par soustraction ĂȘtre laissĂ© volontairement en arriĂšre au cours d’une opĂ©ration En .IIII. aguez sont ça dehors remĂ©s/.M. chevaliers garnis et conraez le Couronnement de Louis, v. 1563-1564 mille chevaliers armĂ©s et organisĂ©s en Ă©quipes sont sĂ©parĂ©s du gros des troupes et placĂ©s en embuscade en quatre endroits diffĂ©rents ». Mais un combattant qui remaint sur le champ de bataille est en fait laissĂ© pour mort. Un Ă©lĂ©ment animĂ© comme un Ă©change de paroles qui remaint cesse de fonctionner ; on dira la bataille remaint, ça n’alla pas plus loin, on en resta lĂ . A la fin de la Chanson de Rolant, les barons sont rĂ©unis en conseil pour juger Ganelon ; terrifiĂ©s par les menaces de Pinabel, l’impressionnant parent de Ganelon, ils trahissent » Charlemagne et proposent l’acquittement Dist l’un a l’altre Bien fait a remaneir. / Laissum le plait ; ils se disent l’un Ă  l’autre il vaut bien mieux s’en tenir lĂ , ne continuons pas le procĂšs »  18Nous allons terminer cette Ă©tude trop rapide et incomplĂšte par un verbe bien intĂ©ressant, sans prĂ©cĂ©dent en latin, recroire, oĂč le prĂ©fixe rend nĂ©gatif le sens du verbe simple croire croire signifie essentiellement croire en la vĂ©ritĂ© de, avoir confiance en ; le sens principal de recroire, extrĂȘmement frĂ©quent dans tous les types de texte, est perdre sa confiance en soi, se fatiguer, se lasser, s’avouer vaincu, ne pas combattre jusqu’à la mort et passer en consĂ©quence pour un lĂąche ; je n’ai jamais vu le sens de croire Ă  nouveau. Au cours d’un combat, on se promet qu’on rendra son adversaire recreant et matĂ© ; Pinabel dans la Chanson de Roland demande Ă  son jeune adversaire, qu’il prĂ©tend vouloir Ă©pargner, de s’avouer vaincu Car te recreiz ! v. 3892. Dans l’Erec de ChrĂ©tien v. 2551, Enide est dĂ©solĂ©e de devoir annoncer Ă  son mari qui a renoncĂ© Ă  livrer des tournois que tout le monde le considĂšre comme un recreant. 4 Les textes juridiques ne nous sont d’aucun secours car ils sont en latin et le verbe n’existe pas ... 5 Dans le Charroi de NĂźmes, le roi Louis remet son gant Ă  Guillaume et ses neveux comme symbole et d ... 19Mais on peut voir aussi s’établir une sorte de valeur d’échange de points de vue et cette idĂ©e va nous permettre d’expliquer un passage de la Chanson de Roland, jugĂ© incomprĂ©hensible par son dernier Ă©diteur, Cesare Segre, un passage, Ă  mes yeux, oĂč le verbe recroire n’a plus le sens de renoncer Ă  prouver ses allĂ©gations en s’avouant vaincu » mais de permettre Ă  un autre de pouvoir prouver la vĂ©ritĂ© de ses allĂ©gations ». D’abord citons trois vers du Roman de la Rose vv. 14181-14183 oĂč un emploi de recroire a Ă©tĂ© relevĂ© dans le glossaire trĂšs complet de Felix Lecoy 
mes face tant que cil recroie,/ por ce que d’amer ne recroie,/qu’el veille autre ami porchacier
 mais qu’elle fasse en sorte que l’autre croie de son cĂŽtĂ© – afin qu’il ne se lasse pas de l’amour – qu’elle cherche Ă  se procurer un autre ami ». Avec donc ce sens de croire pour son compte, quant Ă  soi une chose parfois fausse », je voudrais ajouter un sens qui me paraĂźt relever du vocabulaire juridique4 accepter la parole d’autrui qui paraĂźt de prime abord douteuse ou fausse, ou qui s’oppose Ă  une autre parole comme une vĂ©ritĂ© ; il peut s’agir d’une affirmation, d’un serment solennel, ou comme symbole de cette parole et de celui qui la prononce, d’un gage comme un gant5, avant un duel judiciaire. 20Nous trouvons le premier cas dans Garin le Loherenc. Manuel Galopin, un pilier de taverne quelque peu magicien, raconte devant Begon une histoire assez invraisemblable apprĂ©ciation que m’a confirmĂ©e Jean-Charles Herbin, spĂ©cialiste reconnu de ce type de textes en affirmant de façon peu claire qu’il est le fils aĂźnĂ© du comte de Clermont rĂ©duit par son cadet Ă  une vie de dĂ©bauche ; Respont Begon certes ce poise mie, /-car te recroi, que tu es mes cousins-
 L’éditrice, Anne Iker-Gittleman, qui a vu le problĂšme, note dans le glossaire v. 7281 je te crois Ă  mon tour » ; cette traduction, prĂ©sentĂ©e ainsi, est impossible car il aurait fallu que quelqu’un d’autre, dans le passage, croit avant cela en la parole de Galopin et je pense qu’il faut traduire je suis dĂ©solĂ© de ta situation et si tu le dis, ça doit ĂȘtre vrai,/ j’accepte ta vĂ©ritĂ©, car tu es mon cousin ». 21On trouve une affirmation de vĂ©ritĂ© garantie par un serment, dans le SiĂšge de Barbastre, dans l’édition moderne de Bernard Guidot nous ne sommes pas vraiment dans le monde sĂ©rieux de l’épopĂ©e traditionnelle et Girart qui a acceptĂ© d’écouter et de suivre un paĂŻen » Malaquin, au cours de ses rencontres amoureuses avec une belle Sarrasine, se demande soudain s’il n’a pas Ă©tĂ© trahi ; mais Malaquin l’assure qu’il n’en est rien Sire, dist Malaquins, sor sains le vous jurron. / Se vous volĂ©s juise, loiaument le feron, / que n’i avra boisdie ne nulle mesprison / Je le vos affie bien sor la loy de Mahom ./-Amis, ce dist Gyrars, nous le vos recreon ». Seigneur, dit Malaquin, nous vous le jurerons sur des reliques. Si vous exigez une ordalie, nous agirons avec loyautĂ© en sorte qu’il n’y aura ni ruse ni acte de violence. Je vous le garantis sur la valeur de la religion de Mahomet –Ami, dit Girart, nous nous en remettons Ă  vous/nous vous faisons confiance, devant un serment de cette valeur. » la traduction de recroire vient du glossaire de Guidot ; le pronom rĂ©gime direct le reprĂ©sente le serment agréé, un Ă©lĂ©ment toujours d’ordre religieux. 22AprĂšs ces deux textes quasi parodiques BĂ©gon sait bien que son ivrogne de cousin » affabule ; il est comique d’accorder sa confiance Ă  un serment prĂ©sentĂ© selon des rĂšgles strictes mais au nom d’une religion non chrĂ©tienne, nous abordons le point oĂč deux vĂ©ritĂ©s s’opposent de façon dramatique avec la chanson de geste d’Ami et Amile le traĂźtre HardrĂ© accuse Amile et il n’a d’ailleurs pas tort d’avoir couchĂ© avec Bellissent, la fille de Charlemagne ; l’empereur, furieux du dĂ©shonneur de sa fille, accepte le gage de HardrĂ© lorsque soixante des membres du lignage se prĂ©sentent comme otages » ce sont des gens qui garantissent, sur leurs biens, sur leur vie, la prĂ©sence du combattant le jour du duel judiciaire et jugent et attestent qu’il dit la vĂ©ritĂ©. Amile, qui n’avoue pas les faits mais qui n’en dit rien non plus, a dĂ©clarĂ© ĂȘtre prĂȘt Ă  se battre et doit chercher des otages Ă  son tour vv. 777-778 Seignor, dist-il, franc chevalier mirable, /envers le roi me recreez mon guaige. » L’éditeur Dembowski traduit dans le glossaire par donner caution », ce qui est en gros le sens car il est impossible de donner une traduction mot Ă  mot ; en effet ici recroire a un sens factitif Amile demande Ă  ses amis de lui donner l’occasion de garantir sa parole symbolisĂ©e par le gage, complĂ©ment direct du verbe recroire, de lui permettre de prĂ©senter sa requĂȘte, de faire en sorte, en acceptant de devenir des otages, qu’il puisse soutenir sa vĂ©ritĂ© Ă  lui devant Charles envers le roi par un duel judiciaire ; seulement les amis », qui doivent savoir ce qu’il en est, ne sont pas d’accord pour risquer leurs biens voire leurs vies, et se taisent ; Charlemagne refuse alors au hĂ©ros l’autorisation de soutenir son droit et veut l’exĂ©cuter sur le champ, jusqu’à ce que la reine elle-mĂȘme s’offre comme otage ainsi que sa fille. 23Nous en arrivons au procĂšs de Ganelon dans la Chanson de Roland pour retrouver le mĂȘme vocabulaire et nous allons pouvoir apporter une rĂ©ponse Ă  un problĂšme qui date des premiĂšres Ă©ditions du texte au XIXe siĂšcle. Le jeune et frĂȘle Thierri accuse Ganelon de trahison, s’opposant aux conseillers du roi qui prĂ©fĂšreraient que Charles accorde son pardon au traĂźtre ; aussitĂŽt Pinabel, le gigantesque parent de Ganelon dont il se proclame le champion, remet dans les mains du roi son gant en peau de cerf ; Charles lui demande des pleges plegier », c’est donner un aval comme to pledge en anglais et trente parents du lignage de Ganelon se prĂ©sentent aussitĂŽt ; ço dist li reis E vos recrerai.v. 3848 ». Tierri prĂ©sente aussi son gant droit Ă  Charles, et li emperere li recreit par hostage v. 3852. Ces deux emplois de recroire le mĂȘme verbe est employĂ© Ă  propos du coupable et du champion du roi ont laissĂ©s perplexes tous les traducteurs Il se trouve qu’un des sens de recroire en moyen françaislargement attestĂ© dans les chartes au XIVe siĂšcle d’aprĂšs les exemples citĂ©s dans labase Lexilogos reprenant les dictionnaires Godefroi et le FEW est renoncer Ă  ses droits de poursuite et remettre un prisonnier en libertĂ© ». Tous les Ă©diteurs traducteurs au complet suivent la trĂšs ancienne Ă©dition bilingue de Joseph BĂ©dier qui a dĂ» connaĂźtre ces emplois il remet Ganelon en libertĂ© sous la caution de ses parents vos » ; et avec moins d’unanimitĂ© il remet Thierri en libertĂ© sous la caution des otages qu’il aura forcĂ©ment trouvĂ©s » le texte pour une fois ne dit absolument rien sur eux. Segre, dans les notes de son excellente Ă©dition, fait observer que la chose n’a aucun sens le roi ne peut ni ne veut relĂącher le traĂźtre Ganelon et Thierri n’est pas prisonnier et qu’en plus dans le deuxiĂšme emploi le pronom rĂ©gime li ne peut ĂȘtre le complĂ©ment direct du verbe ; certains Ă©diteurs, dit Segre, corrigent mĂȘme li recreit » en le reçeit ». Je dirai personnellement que, pour la deuxiĂšme sĂ©quence, on peut parfaitement dire que le pronom rĂ©gime direct a Ă©tĂ© Ă©crasĂ© » et qu’on a li pour le li, un phĂ©nomĂšne fort banal dans cet Ă©tat de langue. Nous avons donc un pronom rĂ©gime direct qui reprĂ©sente, dans chacune des formules rigoureusement parallĂšles, le gant » et les pronoms rĂ©gime indirect, chacun des deux combattants en faveur de qui s’effectue le rite suivi par l’empereur ; on ne peut traduire que par accepter la caution prĂ©sentĂ©e par Pinabel/ Thierri comme garantissant la vĂ©racitĂ© temporaire de ses affirmations », ce qui me paraĂźt alors fort logique ; et on ne met pas en doute les deux versions des faits mais il est bien entendu que l’un des deux ne dit pas la droite vĂ©ritĂ©, ce que rĂ©vĂšlera le jugement de Dieu. Il s’agit donc Ă  mon avis d’un emploi juridique technique et formulaire de notre verbe laisser, sous garantie fournie par les otages, momentanĂ©ment la parole Ă  un accusĂ© qui n’a pas Ă©tĂ© pris sur le fait, lui permettre d’exprimer Ă  son tour, quant Ă  lui, ce qu’il dit croire ĂȘtre vrai, emploi qui se retrouve bien attestĂ©, nous l’avons vu, dans les chartes oĂč on peut penser qu’on relĂąche le prisonnier lorsque sa version des faits s’est avĂ©rĂ©e plausible. Re en français 24A partir du XVe siĂšcle, on assiste Ă  une disparition d’un nombre consĂ©quent de nos verbes. Christiane Marchello-Nizia constate la diminution des marques relatives Ă  la place de l’homme dans la langue » ; par exemple – l’évolution est achevĂ©e seulement au XVIIe siĂšcle –, le systĂšme complexe des dĂ©monstratifs de l’ancien français a disparu au profit d’une opposition dĂ©terminants/pronoms, ce qui ne s’est pas fait en espagnol. 25Les auteurs de dictionnaires et les mĂ©diĂ©vistes de la gĂ©nĂ©ration qui nous a prĂ©cĂ©dĂ©s n’ont pas vu qu’il s’agissait d’un phĂ©nomĂšne gĂ©nĂ©ral et que les valeurs implicatives de Re- allaient aussi subirle mĂȘme choc on expliquait autrefois que repairier a disparu le jour oĂč on n’a plus compris le sens de revenir dans sa patrie », issu du latin repatriare on peut se demander au contraire si un locuteur mĂ©diĂ©val quelconque a jamais pu faire cette analyse latiniste. Requerir aurait vu s’affaiblir ses emplois Ă  cause de la concurrence de rechercher », alors que les sens disparus ne sont pas proches de ceux que possĂšde rechercher. Ce qu’on constate, c’est que le nom d’action correspondant au verbe subsiste et que la langue qui a perdu son statut de langue V2, attachera dĂ©sormais, Ă  la diffĂ©rence de l’anglais, moins d’importance au verbe et davantage aux noms. 26Voyons d’abord deux verbes qui ont perdu leur sens d’origine en laissant un substantif qui l’a conservĂ© requerir nous a transmis requĂȘte. Regarder nous a transmis certains emplois du mot regard comme avoir droit de regard ; pensons aussi au regard, cette ouverture qui permet d’observer au fond des choses » l’écoulement des eaux usĂ©es au pied des maisons et immeubles. 27Repairier, rentrer chez soi dans sa maison d’origine, ou dans le camp de base, ou auprĂšs du personnage centre de l’action je pourrais en citer des centaines d’exemples qui montrent qu’on a toujours Ă©tĂ© bien loin du latin patria, a bien disparu mais c’était aussi un mot utilisĂ© dans le vocabulaire de la chasse et le repaire a eu d’abord le sens de lieu oĂč l’animal pourchassĂ© veut se rĂ©fugier ; le verbe est restĂ© en anglais, il est encore dans les dictionnaires, je l’ai trouvĂ© dans des romans anglais sur les guerres maritimes Ă  l’époque napolĂ©oniennes avec le commandement All hands hand signifie matelot sans grade repair to the boat, tous leshommes remontent Ă  bord»,mais ce verbe estdevenu totalement dĂ©suet depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, m’ont dit mes informatrices. Recorder, rapporter par Ă©crit son tĂ©moignage », n’est plus reprĂ©sentĂ© que par le recors Ă  l’origine un tĂ©moin assistant l’officier de police, l’affreux recors du Mariage de Figaro. Retraire a disparu en laissant retrait, retraite. Revancher n’est plus utilisĂ©, face Ă  la revanche et au simple venger ; l’anglais a gardĂ© to revenge, the revenge, pour signifier la vengeance interdite en retour s’opposant Ă  la vengeance de celui qui rĂ©tablit la justice, the avenger, un des titres de Dieu dans les textes religieux. Remembrer a laissĂ© le trĂšs littĂ©raire remembrance. Plus personne ne voit recroire dans recru de fatigue. Il ne reste de rescorre arracher au fond des choses ; le verbe simple issu du latin excutere n’a jamais existĂ© en français que la rescousse ce qui rend trĂšsproblĂ©matique la traduction du roman de Joseph Conrad The rescuer, roman dans lequel l’auteur dĂ©cline le verbe to rescue, et les noms rescuer, rescue de façon continuelle. Si Jeanne D’Arc n’avait pas existĂ©, nous ignorerions le mot relapse, Ă  moins de connaĂźtre l’anglais. 6 Sy prioit le roy de Honguerie par ses lettres au roy de France que il voulsist entendre[
]a resist ... 7 La mort[
]mort / seux dont le siecle fait remordre, la mort mord ceux pour qui le monde souffre ... 28On me dira que ces verbes, Ă  part recroire, n’avaient pas de verbe-base non prĂ©fixĂ© pour les soutenir en français mais regretter dont le prĂ©fixe » est bien latin mais dont l’autre Ă©lĂ©ment, probablement un verbe non attestĂ© d’origine germanique signifiant pleurer » n’a pas disparu et le mĂȘme dĂ©sastre est arrivĂ© Ă  des verbes prĂ©fixĂ©s s’opposant Ă  des verbes simples. Rebouter existait Ă  cĂŽtĂ© de bouter Jeanne d’Arc voulait bouter les Anglais hors de France et voulait dire repousser en arriĂšre », mais aussi remettre en place » comme par exemple faire rentrer, en guise de retour Ă  l’envoyeur, des paroles malsĂ©antes et des vantardises dans la gorge Froissart emploie ce mot6 Ă  propos du sort que l’on voulait faire subir Ă  Bayezid, le souverain des Ottomans Ă  la fin du XIVe siĂšcle, lequel n’avait eu de cesse d’insulter les chrĂ©tiens pour les forcer Ă  se croiser » contre lui. Il ne nous reste que le rebouteux, ce personnage qui existe toujours dans nos campagnes et qui remet les os Ă  leur place primitive en les repoussant. De remordre pourtant bien vivant chez Rutebeuf7, nous n’avons plus que le remords et je ne pense pas qu’on voit facilement le rapport avec mordre. Reclure / reclore ne vit plus que dans le mot reclus et le verbe simple clore il se confondait morphologiquement avec clouer a pratiquement disparu aussi. Remanoir me paraĂźt le cas le plus dramatique ce composĂ© extrĂȘmement frĂ©quent de manoir a totalement disparu aprĂšs le XVe siĂšcle, en ne laissant pour toute trace que le terme agricole rĂ©manent. Villon emploie encore ce terme dans le Testament Et Dieu sauve le remanant », au sens de ce qui subsiste de ses amis sur terre et je me suis toujours demandĂ© s’il n’y avait pas encore un emploi de ce verbe dans le refrain de la Ballade des dames du temps jadis. Rappelons les faits Villon suppose un interlocuteur fictif chargĂ© de poser des questions sans rĂ©ponse et le refrain reprend une question elle aussi sans rĂ©ponse Mais ou sont les neiges d’antan ? Que sont devenues les neiges de l’annĂ©e derniĂšre ? Cette traduction littĂ©rale anĂ©antit la poĂ©sie des sonoritĂ©s mais on sait bien que le gĂ©nie amer de Villon Ă©tait fort cruel Ă  l’occasion. Le problĂšme se situe dans l’envoi Prince, n’enquerez de sepmaine Ou elles sont, ne de cest an, Qu’a ce reffrain ne vous remaine Mais ou sont les neiges d’antan ? Testament, 29Les plus grands mĂ©diĂ©vistes Longnon, Foulet, Lanly, Dufournet ont Ă©ditĂ© et traduit ces vers et tous ont affirmĂ© ne pas bien comprendre le sens de remaine. On comprend gĂ©nĂ©ralement Prince ne cherchez pas de toute une semaine oĂč elles sont, ni de toute cette annĂ©e, sans qu’à ce refrain je vous ramĂšne
 », ou parfois de peur que le refrain ne vous ramĂšne Ă  cette question ». Je ne vois pas du tout comment on peut ramener quelqu’un Ă  un refrain ou mĂȘme Ă  une question et on constate que le texte n’est pas sĂ»r A et F ont pour leçon Car ce reffrain le vous remayne ramaine A ». Je proposerais de corriger le Qu’a initial en Que, la forme remaine est alors le subjonctif de remanoir, ce qui est mĂȘme morphologiquement plus plausible. On a alors en traduction sans que ce refrain, devant vos yeux, reste/ se dresse bloquĂ© », comme une fin de non -recevoir ; Ă  question idiote oĂč sont les mortes ?, rĂ©ponse idiote oĂč sont les neiges de l’an passĂ© ?, et le poĂšme se clĂŽt sur une saillie sarcastique. On aurait un emploi de nos pronoms personnels Ă  valeur de datif Ă©thique et le verbe remanoir aurait encore le sens de disparaĂźtre faute d’ĂȘtre activĂ© », qu’il avait dans les sĂ©quences que nous avons rapidement vues la joie, la bataille, la parole remaint, ce qui se traduit par on en resta lĂ  », plus rien ne se passa aprĂšs. 30Nos verbes restants vont toutefois repartir pour un nouveau destin avec le renouvellement du vocabulaire religieux au XVIIe siĂšcle. On impose aux pĂ©nitents de faire une sorte d’introspection en trouvant du positif en eux-mĂȘmes, en leur interdisant de se tourner vers l’extĂ©rieur Rentre en toi-mĂȘme, Octave et cesse de te plaindre, dit Auguste dans Cinna. Des verbes d’action vont donc voir leur procĂšs prendre une direction inversĂ©e, en rentrant vers l’intĂ©rieur, pour servir positivement leurs sujets ou pour leur faire honte et on va trouver Ă  nouveau des verbes de sens opposĂ© ou prĂ©sentant de curieuses particularitĂ©s sĂ©mantiques. Revenir prend ce type de sens intĂ©rieur Ă  partir du XVIIe siĂšcle revenir Ă  soi » veut dire reprendre ses esprits » ; le verbe sera positif aussi sur le plan matĂ©riel faire revenir de la viande, des lĂ©gumes, c’est leur donner, sur le feu, une couleur appĂ©tissante qu’ils n’ont jamais eue avant. D’autres verbes vont simplifier leurs sens recueillir qui signifiait accueillir bien ou mal les invitĂ©s/les ennemis » devant une bonne table ou les armes Ă  la main, va devenir entiĂšrement positif et n’aura comme sens que se tourner vers soi-mĂȘme et ne plus regarder l’extĂ©rieur, ou encore rassembler pour soi des Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs ; rencontrer Ă  part en boxe, mais on a choisi son destin et les autres rencontres sportives sont moins dangereuses a perdu pratiquement tous ses emplois militaires et s’est tournĂ© vers l’aspect positif des choses. RequĂ©rir perd tous ses sens, devient positif aussi et signifie demander une chose qui est considĂ©rĂ©e comme due » c’est le plus souvent un terme de droit ou comme exigĂ©e pour que tout se dĂ©roule dans de bonnes conditions on parle alors de requĂ©rir une peine incompressible, des connaissances, des compĂ©tences requises pour tel ou tel type d’actions 31D’autres verbes vont prendre plusieurs directions retourner qui signifiait ou opĂ©rer une retraite ou revenir sur le champ de bataille ou rentrer chez soi va connaĂźtre des emplois supplĂ©mentaires Ă  partir du moyen français dĂšs le XIV siĂšcle, dit Rey le verbe peut noter un bouleversement complet avec d’abord des sens techniques comme retourner la salade XVIIe siĂšcle ou comme retourner un col, des poignets mousquetaire ou des draps ; ces emplois en couture ne sont pas dans les dictionnaires du XIXe et du dĂ©but du XXe siĂšcle faits par des hommes peu au fait de ces travaux alors que le verbe est utilisĂ© avec ce sens dans le PĂšre Goriot de Balzac DĂšs qu’EugĂšne eut le dos tournĂ©, la vieille courut Ă  sa cuisiniĂšre – Prends les draps retournĂ©s, numĂ©ro sept. Par Dieu, c’est toujours assez bon pour un mort » p. 310. Retourner un grand drap usĂ© au milieu consiste Ă  couper tout du long la partie usĂ©e au centre, retourner les deux morceaux restants, c’est-Ă -dire faire basculer les lisiĂšres vers le centre et les coudre ensemble finement au point de surjet, tout en faisant des ourlets sur les parties anciennement au centre devenues les lisiĂšres ; la partie centrale du nouveau petit drap manque Ă©videmment toujours d’agrĂ©ment. Si on retourne un col ou des poignets, la partie usĂ©e Ă  l’endroit, dĂ©cousue, retournĂ©e et recousue, passe Ă  l’envers. Le verbe oscille donc dĂ©sormais entre deux idĂ©es opposĂ©es un bouleversement, une manƓuvre de retournement un emploi connu dans le domaine spatial, et dans l’album Tintin, On a marchĂ© sur la lune et un retour compensatoire vers un Ă©tat antĂ©rieur des choses ou un meilleur Ă©tat il est considĂ©rĂ© comme positif de retourner un drap dans le cadre de ce qui fut la bonne Ă©conomie bourgeoise, de retourner un espion pour le bien du service, mais retourner sa veste est honteux, retourner une gifle, un juste retour des choses. Et le bouleversement ne se situe plus seulement au niveau de la rĂ©alitĂ© Ă  partir du XIXe siĂšcle, le dictionnaire de Rey note que le verbe marque un bouleversement intĂ©rieur, une violente Ă©motion on se retourne sur son passĂ©, on regarde en soi-mĂȘme. 32Retrouver est bien intĂ©ressant aussi et bien compliquĂ© Ă  Ă©tudier si je dis on a retrouvĂ© des empreintes de dinosaure sur ce chemin rocheux », cela peut vouloir dire qu’on ne les avait pas ni vues ni trouvĂ©es auparavant et qu’une recherche plus approfondie les a fait dĂ©couvrir. Un de mes amis un peu paranoĂŻaque a une fois intimĂ© l’ordre – Ă  un groupe dont je faisais partie – je vous retrouve ici » tout en nous quittant et traversant une rue sans autre explication ; nous avons cru en toute bonne foi que cela voulait dire je vous retrouve ici aprĂšs que vous avez fait vos achats » donc un sens proche non pas seulement de en arriĂšre » car il ne nous a pas trouvĂ©s avant mais de marque d’intĂ©rĂȘt pour la situation antĂ©rieure Ă  rĂ©tablir ; mais notre ami voulait en fait dire Vous ĂȘtes lĂ  oĂč vous vous trouvez en ce moment, je vous veux ici bloquĂ©s Ă  m’attendre jusqu’à mon retour » comme pour le verbe remanoir en ancien français ; j’ai dĂ©duit ces sens aprĂšs qu’il s’est assez violemment plaint je suis revenu au bout de mĂȘme pas trois minutes et vous n’étiez plus lĂ  ». 33Relever connaĂźt aussi plusieurs emplois ; si on relĂšve quelqu’un de ses fonctions, c’est nĂ©gatif et c’est une perte ; si on relĂšve une fonction, un titre qui Ă©tait tombĂ©, un nom qui n’était plus reprĂ©sentĂ© le sens mĂ©lioratif date d’aprĂšs Rey du XVIe siĂšcle on fait monter tout cela en honneur, si on relĂšve une sauce ou un plat, on en amĂ©liore le goĂ»t ; si on relĂšve des mailles sur le bas d’un tricot, cela permet de faire une jolie bordure ; si on relĂšve des soldats pensons Ă  la formule mythique la relĂšve pendant la guerre des tranchĂ©es, on les Ă©change contre leurs Ă©quivalents ; si on relĂšve des notes sur l’ordinateur, c’est encore un simple transfert ; si on relĂšve un prix, des exigences, c’est positif et c’est un gain pour certains. Le mĂȘme verbe signifie donc Ă  la fois gagner, rester tel quel et perdre. 34RĂ©signer connaĂźtra aussi aprĂšs le XVI siĂšcle deux emplois opposĂ©s de l’ancien français au français moderne, on rĂ©signe une charge je n’ai trouvĂ© nulle part le rapport avec le verbe signer signe-t-on sa dĂ©mission aprĂšs avoir signĂ© une acceptation ? ; mais aussi, et c’est un sens issu de la thĂ©ologie protestante, on se rĂ©signe Ă  son sort pour obĂ©ir Ă  Dieu ; donc on refuse ou on accepte, suivant le type de complĂ©ment qui suit le verbe. 8 L’anglais pour opposer deux sens diffĂ©rents de ceux du français dans des verbes notant des Ă©tats ... 35Je pense que le verbe regretter il est trop intĂ©ressant pour que des raisons formelles me fassent renoncer Ă  en parlerĂ©tudiĂ© par Claudine Normand se situe dans ce contexte en ancien français regretter signifie dĂ©plorer la mort d’un ĂȘtre cher », pleurer sur une sĂ©paration, mais parfois aussi dĂ©plorer une simple absence due Ă  une sĂ©rie d’évĂ©nements » Orson de Beauvais, hĂ©ros d’une chanson Ă©ponyme, dans sa prison et terre sarrasine, regrete Beauvais et dans Renaut de Montauban, chanson oĂč les frĂšres et cousins sont souvent sĂ©parĂ©s dans les combats, Maugis regrete Renaut, Renaut regrete Maugis.., Renaut regrete Bayard son cheval aux dons magiques et c’est ce type d’emploi qui donnera le deuxiĂšme sens du verbe actuel. En français moderne, en suivant l’analyse extrĂȘmement fine de notre collĂšgue et amie Claudine, suivant le type de complĂ©ment8, regretter veut dire qu’on aurait voulu qu’une chose n’ait pas eu lieu le sens date du XVIe siĂšcle ou qu’on voudrait au fond des choses, en se retournant vers soi-mĂȘme, c’est moi qui ajoute ces prĂ©cisions aux propos de C. Normand qu’une chose perdue je ne regrette rien ait encore lieu. Il y a Ă©videmment des cas oĂč l’interprĂ©tation dĂ©pend de notre connaissance de la situation extĂ©rieure ; si, dans un compte-rendu de procĂšs, on regrette le huis clos, pour interprĂ©ter la sĂ©quence il faut savoir auparavant si le huis clos a Ă©tĂ© acceptĂ© ou si au contraire, il a Ă©tĂ© refusĂ© ; la question ne se pose pas si on regrette le passĂ©, car cet Ă©lĂ©ment appartient au monde de ce qui a dĂ©jĂ  eu lieu. 36Pensons au verbe recaler, en laissant de cĂŽtĂ© le sens de caler Ă  nouveau, en arriĂšre ». J’ai lu un article dans Science et Vie aoĂ»t 2009, N. Ayache sur la lecture des images mĂ©dicales acquises avec des modalitĂ©s diffĂ©rentes Nous avons d’abord cru qu’il fallait repĂ©rer des points caractĂ©ristiques dans chacune des deux images pour guider leur “recalage” ; par exemple des lignes saillantes Ă  la surface du cortex pour recaler les images du cerveau » ; il s’agit donc de faire coĂŻncider des choses diffĂ©rentes et nouvelles pour bien fonctionner dans la mĂȘme sĂ©rie, c’est positif ; mais si on recale un candidat, on refuse de le faire entrer dans la sĂ©rie et c’est nĂ©gatif. 37Nous avons vu que les interprĂ©tations dĂ©pendait du type de complĂ©ment mais il arrive que le sujet s’il ne s’agit pas de l’animĂ© humain concernĂ© fasse aussi modifier le sens du verbe ; j’ai entendu les deux exemples suivants prononcĂ©s par C. Hondelatte, le prĂ©sentateur de l’émission Faites entrer l’accusĂ© » sur la chaĂźne 2 Le piĂšge se referme tout fonctionne bien, ce qu’on cherchait porte ses fruits ; la piste se referme, tout va mal, c’est une impasse, ce qu’on cherchait n’aboutit Ă  rien. Rebondir ne veut pas forcĂ©ment dire repartir en arriĂšre », il acquiert un sens positif ; si je dis l’économie repart, rebondit ; c’est positif, mais si je dis le ballon rebondit sur le poteau, c’est la catastrophe. Il y a aussi des cas oĂč il n’y a qu’une diffĂ©rence aspectuelle je vais me refaire, tout ira bien si on me laisse du temps » ; je suis refait, on m’a eu ». Je pense qu’on pourrait faire une recherche gĂ©nĂ©rale sur ces types d’emploi opposĂ©s en cherchant comment fonctionnent alternativement, dans une sorte de mouvement oscillatoire, la compensation un des sens principaux en français moderne et le bouleversement dans un cadre oĂč regretter ne semble plus ĂȘtre une exception aussi notable qu’elle paraissait. 38Il y a en fait des quantitĂ©s d’emploi de verbes prĂ©fixĂ©s en Re- qui tĂ©moignent de ce regard critique et de cette reprise en main du texte par le texte mĂȘme qui constate, aprĂšs calculs et rĂ©flexions diverses, que les Ă©vĂ©nements s’enchaĂźnent dans une sorte de logique immanente ; on ne s’étonnera pas de retrouver ici le vocabulaire juridique et journalistique il a Ă©tĂ© rattrapĂ© par son passĂ© ; il est renvoyĂ© devant un tribunal ; les affaires se retrouvent exposĂ©es au grand jour ; le tribunal rejette la demande de remise en libertĂ© ; l’affaire rebondit ; ce personnage rebondit. L’interprĂ©tation avec le sens de Ă  nouveau, en arriĂšre, est Ă©videmment exclue ĂȘtre renvoyĂ© devant un tribunal s’oppose mĂȘme Ă  ĂȘtre renvoyĂ© pour faute grave. 39Certains noms prĂ©sentent Ă©galement des sens opposĂ©s si on fait une remise de chĂšques, on donne un objet ; si on fait une remise sur un prix, on accepte de moins recevoir et une remise est un garage oĂč on laisse des objets bloquĂ©s sans les utiliser. 40Nous allons passer Ă  prĂ©sent Ă  une langue la moitiĂ© de son vocabulaire est d’origine française, ai-je entendu dire au professeur d’anglo-normand, Ian Short qui a la particularitĂ© de faire la part belle aux verbes. Re- en anglais 41Le premier mot d’anglais que j’ai appris est la cĂ©lĂšbre consigne Remember, la phrase prononcĂ©e par Charles I sur l’échafaud dans Vingt ans aprĂšs il s’agissait de garder profondĂ©ment au fond de la mĂ©moire quelque chose de capital pour s’en servir le jour voulu ; l’élĂ©ment Re- paraĂźt jouer un rĂŽle mĂȘme si le verbe non prĂ©fixĂ© n’existe pas. Je continuerai un jour ce travail en Ă©tudiant Re- en moyen anglais, Ă©tat de langue que je ne domine pas encore assez. Mes exemples ne sont pas pris dans les dictionnaires car ces vingt derniĂšres annĂ©es, outre des Ɠuvres de Dickens, Jane Austen et Walter Scot, j’ai relu les sĂ©ries mĂ©diĂ©vales de Tolkien, lu Dan Simmons, Robin Hobbs, Robert Jordan, Martin ; j’ai lu tous les Harry Potter, les rĂ©cits historiques de Diana Gabaldon et de Bernard Cornwell, les sĂ©ries d’aventures maritimes Ă  l’époque napolĂ©onienne de J. Forrester et Patrick O’ Brien, Ɠuvres pour lesquelles j’ai dĂ» apprendre tout le vocabulaire de la marine Ă  voile 
Je regarde aussi tous mes DVD en version originale anglaise, tout cela en notant depuis plus de quinze ans tous les Re- queje rencontre j’ai des milliers de relevĂ©s ; tout cela explique que je puisse me sentir aussi capable d’écrire sur de l’anglais que sur du latin. Je me suis nĂ©anmoins renseignĂ©e, en qui concerne resort en particulier, en prenant comme informatrices deux dames anglaises rencontrĂ©es Ă  Bornemouth, et une voisine et amie d’origine australienne, agrĂ©gĂ©e d’anglais. 42L’anglais accorde une importance notoire au verbe dans la phrase, ce qui explique qu’il ait conservĂ© des verbes qui ont disparu du français to remain, de remanoir ; to record de recorder ; to repair de repairier, ce dernier ayant souffert de l’homonymie avec to repair, de rĂ©parer. N’importe quel nom commun peut devenir un verbe dans cette langue marquĂ©e par une absence notable de morphologie, ce qui permet de reconnaĂźtre instantanĂ©ment le nom d’origine a wolf est un loup glouton et to wolf veut dire engloutir comme un loup, mushroom, le champignon se retrouve dans to mushroom, pousser et s’étendre comme le font les champignons ; a stump est un tronçon, un moignon et to stump signifie aller clopin-clopant. Les verbes s’emploient trĂšs facilement de façon diathĂ©tiquement neutre I walk, je me promĂšne ; I walk the dog, je promĂšne le chien ; I walk the horse, je fais marcher le cheval au pas pour le laisser se refroidir en douceur aprĂšs un effort soutenu. La distinction actif /passif a des rĂšgles trĂšs dĂ©licates si on parle de relieved tears, il ne s’agit pas de larmes lĂąchĂ©es mais de larmes exprimant le soulagement to relieve voulant dire relĂącher, ĂŽter ou soulager ». Les verbes peuvent prendre une valeur factitive The colorful tapestries on the wall has earned their weavers silver R. Jordan, The Wheel of time, I les brillantes tapisseries sur le mur avaient fait gagner de l’argent aux tisserands qui les avaient faites ».On peut Ă©galement transformer un verbe en une sorte de nom en lui adjoignant le suffixe –ing, avec le sens de le fait de ».Je cite une notice informatique Latex Eventually you will want to typset a document that requires a more sophisticated formating that you can obtain by informating the two sample imput files ; nous emploierions, Ă  la place du verbe en –ing, un nom par le formatage de
 Cette tournure est obligatoire aprĂšs prĂ©position. 43Il faut noter que l’anglais en gĂ©nĂ©ral n’a conservĂ© que les verbes composĂ©s de l’anglo-normand ; manoir, estorer, querre/querir, membrer, conoistre ont cĂ©dĂ© la place devant les correspondants prĂ©fixĂ©s comme si la langue tenait Ă  conserver la possibilitĂ© de jeter un regard sur les choses ; la forme encore trĂšs française je ne sais pas comment cela se prononce reconnoitre est toujours employĂ©e sur le plan militaire ou naval pour une reconnaissance du terrain mais on peut l’utiliser au sens d’aller Ă  la dĂ©couverte des choses. 44Le prĂ©fixe en anglais peut bien sĂ»r avoir le sens de Ă  nouveau » et dans ce cas-lĂ , j’ai constatĂ© que le prĂ©fixe Ă©tait sĂ©parĂ© de la base par un trait d’union, comme s’il s’agissait d’une valeur qui n’était vraiment pas la valeur de base to re-man a man-of-war signifie rĂ©armer un vaisseau de ligne ». Sinon Re- exprime toujours une certaine exigence de la conscience, un effort violent, et intensifie la forme du verbe simple, lorsqu’elle existe. To require issu de l’ancien français requĂ©rir mais n’ayant pas conservĂ© la forme simple quĂ©rir exprime un ordre auquel on ne peut dĂ©sobĂ©ir il s’emploie aussi au passif pour des animĂ©s humains ; les officiers de marine reçoivent leur lettres d’ordre commençant par You are required to
 Il s’agit toujours d’ordre donnĂ© par un supĂ©rieur Ă  un infĂ©rieur et pour exprimer une demande Ă©mise par un infĂ©rieur, l’anglais a créé to request un dĂ©rivĂ© morphologique du participe du verbe latin quaero latincomme le montre cet exemple tirĂ© du film Black Hawk down La chute du faucon noir », 2002, R. Scott un avion survole Mogadiscio en proie Ă  la guerre civile et Ă  la famine Control order –Command super 64- We got militia shoting civilians at the food distribution centre. Request permission to engage. Over- Super 64, are you tahing fire? –Negative command –Negatif control, juridiction 64. We cannot intervene. Return to base. Over ». Le pilote demande la permission et il tient Ă  l’obtenir d’intervenir en voyant la milice tirer sur la population civile, permission qui sera refusĂ©e. On voit en tout cas que mĂȘme si les verbes non prĂ©fixĂ©s n’existent pas, la langue tient Ă  la valeur sĂ©mantique du prĂ©fixe puisqu’elle s’avĂšre capable de fabriquer un verbe en lui adjoignant et le prĂ©fixe et sa valeur habituelle. 45To remain notre ancien verbe remanoir a perdu, Ă  peu prĂšs en mĂȘme temps que le verbe français, au XIVe siĂšcle, le sens de disparaĂźtre » je l’ai cherchĂ© dans le dictionnaire d’Oxford, mais ce sera ma seule notation diachronique ; il exprime toujours comme en ancien français une idĂ©e de soustraction ou de blocage her mouth remained open, elle resta la bouche ouverte. Le verbe a aussi le sens de rester aprĂšs soustraction » The gaiety is gone, of course it is, but an atonishing fortitude remains ; la gaietĂ© a disparu, c’est normal, mais une Ă©tonnante force intĂ©rieure se maintient intacte O’Brian, Blue at the mizzen, Du Bleu au mĂąt d’artimon ». Trois noms dĂ©rivent du verbe, exprimant tous trois l’idĂ©e d’un aspect bloquĂ© en suspens en ce qui concerne remains, il s’agit de restes non identifiables, des ossements humains, des restes de nourriture non mangeables, des ruines ; remnants le français remanant avec la valeur d’aspect du participe prĂ©sent s’emploie par exemple pour un donjon qui se dresse intact au milieu d’un chĂąteau en ruines, pour des restes de repas rĂ©utilisables, et dans la Bible, pour les ĂȘtres humains calculĂ©s et momentanĂ©ment Ă©pargnĂ©s par la colĂšre de l’Eternel ; remainder est le rĂ©sultat d’une soustraction on prend dans une boĂźte des documents, on trie ceux qui prĂ©sentent de l’intĂ©rĂȘt et on replace the remainder dans la boĂźte 46Nous avons vu que l’anglais avait prĂ©fixĂ© ainsi des verbes non issus du fonds français, comme to mind et to call ainsi que to reward gard- et ward viennent dela mĂȘme racine indo-europĂ©enne avec le sens de surveiller, regarder », et comme le roi, au cours d’un tournoi, jetait un Ɠil attentif et bienveillant sur le vainqueur, to reward a pris le sens de rĂ©compenser ». To mind n’exprime qu’une attention modĂ©rĂ©e pour un problĂšme posĂ© Ă  la personne considĂ©rĂ©e, ou que le fait d’associer des choses sans grande importance. Prenons un exemple chez R. Jordan une des hĂ©roĂŻnes Elayne constate que ses amies se conduisent comme des fillettes prises en faute ; Elayne still wasminded of nothing so much as a group of novices having a pillow-fight after Last has tolled when the mistress of novices walked in, Elayne ne trouvait rien de plus proche, en guise d’association d’idĂ©es, que l’image de novices en train de se livrer Ă  une bataille de polochons aprĂšs que l’heure du coucher a sonnĂ©, au moment oĂč la maĂźtresse des novices fait son entrĂ©e ». Au contraire si on emploie to remind, on veut signifier c’est une forme d’intensivitĂ© que quelqu’un a un intĂ©rĂȘt personnel trĂšs marquĂ© Ă  garder une chose, extĂ©rieure Ă  lui, au premier plan de sa conscience, comme le montre cet exemple tirĂ© du film Diamonds are forever, un James Bond » Are you paying attention ? May I remind you, 007, that Blofeld’s dead. Finished. M’écoutez-vous attentivement? Puis-je vous demander de garder clairement prĂ©sent Ă  l’esprit le fait que Blofeld est mort. TerminĂ© ». C’est moi qui traduis. Le mot reminder dĂ©signe une sorte d’avertissement a reminder of peace est une exhortations Ă  faire la paix Quand on veut appuyer ces dires, on peut insĂ©rer I collect ou I recollect le premier s’emploie pour dire qu’on se rĂ©fĂšre Ă  des choses dont on a entendu parler, mais si on emploie I recollect, on fait rĂ©fĂ©rence Ă  des connaissances personnelles apprises et assimilĂ©es. L’anglais, dans le domaine du rappel Ă  la mĂ©moire, dispose encore de to recall, s’il s’agit d’évoquer en esprit des souvenirs intĂ©rieurs mais extĂ©rieurs Ă  la situation prĂ©sente. 47Nous terminerons par une Ă©tude rapide de to remove ; il s’oppose Ă  to move qui signifie simplement bouger, se remuer car notre prĂ©fixe, nous l’avons vu, ouvre toutes sortes de portes le verbe, un peu comme les verbes de l’ancien français, passe de se dĂ©placer, Ă©loigner, ĂŽter » Ă  Ă©ventuellement assassiner », un effacement plus dĂ©finitif. Des cousins germains, donc proches, se disent cousins once removed, et on peut continuer Ă  compter les degrĂ©s de parentĂ© ; on emploie ce verbe pour quelqu’un proche de la misĂšre She was at the edge of her resources, only one step removed from those beggars R. Jordan ; elle voyait arriver la fin de ses ressources, une seule marche la sĂ©parait de ces mendiants ». Si on est relevĂ© de ses fonctions, on emploie to be removed from office. Les derniers avatars de Re- 9 Le titre du roman de Galien li RestaurĂ© indique qu’il s’agit d’un jeune homme un fils qu’a donnĂ© ... 48L’anglais et le français se sont toujours influencĂ©s l’un l’autre et un certains nombre de noms d’action correspondant Ă  nos anciens verbes en Re- nous reviendront par l’intermĂ©diaire de l’anglais. Nous avons vu que plusieurs noms dĂ©rivĂ©s avaient survĂ©cu dans la langue classique Ă  la disparition de leurs verbes, et nous allons constater que cette deuxiĂšme vague ne nous fera adopter que des noms, ce qui confirme la primautĂ© du nom sur le verbe en français. Et mĂȘme si le verbe existait encore en français avec un sens affaibli, nous n’avons pas retenu le verbe anglais conservant l’ancien sens, nous n’avons pris que le nom. Nous avons perdu restaurer9au sens de reprendre la place lĂ©gitimement due, nous n’avons pas rĂ©empruntĂ© to restore, mais l’importance de the restoration of king Charles II nous a permis d’introduire la Restauration 1814-1830 en tant que rĂ©gimepolitique et pĂ©riode historique et artistique ; c’est nĂ©anmoins un terme qui m’a rendue perplexe lorsque j’ai lu pour la premiĂšre fois Vingt Ans aprĂšs, car on y voyait que, pour Dumas, ce n’était pas encore un terme figĂ©. Je pense au mot record qui n’a plus en français le sens d’enregistrement la prĂ©cision au fond du cƓur » est perdue mais celui d’exploit sportif ; en effet un record non homologuĂ© ne sera pas enregistrĂ©. Le verbe to revolve et ses dĂ©rivĂ©s nous a laissĂ© le revolver et Ă  notre Ă©poque le crĂ©dit revolving qui implique que dĂšs le premier remboursement la capacitĂ© Ă  emprunter du consommateur repart Ă  plein et lui permet de rĂ©emprunter dans une spirale dĂ©roulĂ©e sans limite. Le mot rĂ©manence en science nous revient par l’anglais ; pensons aussi Ă  la rĂ©silience terme utilisĂ© pour la rĂ©sistance des mĂ©taux passĂ© en psychologie. La descendance la plus Ă©tonnante est celle de l’ancien français ressortir, qui signifiait avancer » ou reculer/faire » encore avec de nouveaux sens intĂ©ressants, Ă©tudiĂ©s par Michel ArrivĂ© ; des anciens sens, il nous reste le nom ressort qui note encore l’idĂ©e d’aller dans tous les sens en rebondissant. J’ai dĂ©couvert le sens de son correspondant anglais resort en lisant une publicitĂ© pour la cĂ©lĂšbre station balnĂ©aire de Bournemouth dans laquelle ont sĂ©journĂ© loin du monde et du bruit tous les Ă©crivains anglais de Thomas Hardy Ă  Tolkien resort dĂ©signe un ensemble plein d’agrĂ©ments, choisi, triĂ© le verbe simple est to sort out, trier, choisir aprĂšs un tri, to resort signifiant recourir Ă  », créé Ă  l’écart par une communautĂ© humaine dans l’idĂ©e de servir de refuge. Dans l’oppressant premier film de Steven Spielberg, Jaws MĂąchoires », en français les Dents de la mer », le maire de l’üle explique aux visiteurs du week-end Ă  quel point Amity Island is a resort » rempli de charme paradisiaque d’autant plus que amity means friendship » ; et il n’est pas besoin d’ĂȘtre un cinĂ©phile pour constater le sens macabre dĂ©volu Ă  amitiĂ© » derriĂšre amity, en pensant au requin qui s’est retranchĂ© dans un paradis trĂšs personnel et en Ă©voquant aussi le trĂšs gore Amityville. Resort est devenu quasiment un mot courant en français pour dĂ©signer soit un complexe comme le monde dĂ©calĂ© de Disneyworld ou des titres de jeux vidĂ©o sur la Wii se dĂ©roulant sur une Ăźle ou dans un autre type d’univers clos et reculĂ©. 49L’on peut toutefois constater un certain retour de nos verbes ; je trouve que restaurer au sens de redonner Ă  un meuble, une habitation son apparence et sa vie d’origine gagne une place dans nos prĂ©occupations. On peut noter un tout nouveau rĂ©maner on le trouve dĂ©jĂ  de fait sous cette forme dans Renaut de Montauban, au sens de persister avec une forme de dĂ©termination et avec un passage dans la conjugaison des verbes Ă  une base et Ă  infinitif vocalique en -er, que j’ai entendu dans la bouche de chercheurs en physique du soleil, des gens qui ont l’habitude de rĂ©diger tous leurs travaux en anglais un anglais fort romanisĂ© ils ont Ă©tĂ© assez Ă©tonnĂ©s en constatant que si je connaissais parfaitement le sens qu’ils donnaient au verbe, j’ignorais totalement qu’il Ă©tait utilisĂ© de façon courante dans leur vocabulaire. Conclusion 50Une fois terminĂ© notre pĂ©riple, je noterai en particulier la stabilitĂ© de notre prĂ©fixe En diachronie on voit le plus souvent les Ă©lĂ©ments changer de sens et se figer et il est assez exceptionnel de constater que ce n’est pas le cas. De plus Re- semble exister dans toutes les langues romanes l’anglais est un cas Ă  part. MĂȘme si ce prĂ©fixe » a Ă©tĂ© attaquĂ© Ă  la fin de l’ancien français, on a vu qu’il avait pu reprendre une seconde vie en prenant des valeurs intĂ©rieures positives et un emploi comme celui du tout nouveau rĂ©maner est encourageant. Il est quand mĂȘme Ă©tonnant de noter que les locuteurs interrogĂ©s ne donnent pour sens Ă  notre prĂ©fixe que celui de Ă  nouveau aprĂšs avoir Ă©tĂ© en arriĂšre » faire et refaire, nouer et renouer et que les autres significations ne sont pas facilement perçues et encore moins acceptĂ©es ; mais on sait que les faits sĂ©mantiques comme la plupart des faits linguistiques ne sont pas des faits qui s’imposent de prime abord ; les significations implicatives ne sont pas non plus aisĂ©es Ă  percevoir, surtout lorsque ce n’est pas le sujet grammatical qui commande ces oppositions. J’espĂšre avoir rĂ©ussi Ă  prouver qu’on peut confĂ©rer Ă  notre Ă©lĂ©ment des valeurs aspectuelles plutĂŽt que des valeurs modales. Cette analyse incomplĂšte se veut ĂȘtre une premiĂšre approche dans une tentative pour trouver des rĂ©gularitĂ©s et pour classer ensemble des Ă©lĂ©ments qui paraissent opaques, Ă©pars, exceptionnels, voire dĂ©nuĂ©s de sens et de les rassembler dans une vaste continuitĂ© diachronique.
Traductionsen contexte de "pas à avoir quelque chose à" en français-anglais avec Reverso Context : Tu ne devrais pas à avoir quelque chose à dire pour faire ça. Traduction Context Correcteur Synonymes Conjugaison. Conjugaison Documents Dictionnaire Dictionnaire Collaboratif Grammaire Expressio Reverso Corporate. Télécharger pour Windows .
Vous ĂȘtes-vous dĂ©jĂ  demandĂ© comment dire le verbe dire » en anglais ?Quand vous ĂȘtes en apprentissage de l’anglais, c’est une question trĂšs frĂ©quente qui peut souvent porter Ă  en français, la dĂ©finition du verbe dire est Ă©vidente et directe, en anglais, il y a une diffĂ©rence entre tell » et say » que vous devez absolument savoir car tous deux traduits littĂ©ralement par cet article, nous vous proposons de venir dĂ©couvrir la diffĂ©rence entre tell » et say » en utilisez-vous say » et tell » ? Say » et tell » sont les deux verbes les plus couramment utilisĂ©s pour rapporter des Ă©noncĂ©s en anglais. Cependant, veuillez noter que lors d’un discours direct, say » est le verbe le plus frĂ©quemment utilisĂ© car say » fait rĂ©fĂ©rence Ă  tout type de discours. Tell » est utilisĂ© uniquement dans le sens d’instruire ou d’ anglais, nous dirons tell someone something » ou say something to someone ».Comment construire les phrases avec say » et tell » ? Tell » est utilisĂ© avec le complĂ©ment d’objet direct. Tell them to come for diner. » -Dis-leur de venir dĂźnerLe verbe say » en revanche, nĂ©cessite un complĂ©ment d’objet indirect suivi de la prĂ©position to » Say something nice to your brother, he is sad » – Dis quelque chose de gentil Ă  ton frĂšre, il est nous utilisons say », il est possible de ne pas avoir d’objet, alors que pour tell », le complĂ©ment d’objet direct est employer say » et tell » ?Say On utilise say » principalement pour rapporter les phrases qui ont Ă©tĂ© Ă©noncĂ©es. L’accent est mis sur le fait que les phrases sont dites. Ceci explique la raison pour laquelle nous utilisons say » gĂ©nĂ©ralement au dĂ©but ou Ă  la fin d’une phrase et notamment lors d’un discours direct. Et si say » est utilisĂ© pour les discours indirect, il est alors placĂ© en dĂ©but de phrase.– Mum said to me You are beautiful”. – Ma mĂšre m’a dit Tu es belle ».– Mum said to me that I am beautiful. – Maman m’a dit que je suis Tell » renvoie Ă  raconter ou expliquer quelque chose. Par ailleurs, raconter une histoire » se traduit par tell a story » en verbe tell est ordinairement suivi de how » comment ou about » au sujet de.– Mum told her that she was beautiful. – Maman lui a dit qu’elle Ă©tait belle.– You are beautiful » mum told her. – Tu es belle » lui dit maman.– The teacher told me how to improve my English. – Le professeur m’a dit comment amĂ©liorer mon anglais.– The students told us about the ways to improve our English. – Les Ă©tudiants nous ont parlĂ© des moyens d’amĂ©liorer notre savoir que tell how/about » doit ĂȘtre suivi d’un verbe Ă  l’ sont les expressions anglaises avec le verbe say » ? S’excuser/ dire pardon – Say sorryDire merci – Say thank you/ thanksDire aurevoir – Say goodbyeDire oui /non – Say yes/ noDire quelque chose -Say somethingNe rien dire – Say nothingDire un mot – Say a wordSay no more/ nothing more – Ne dis rien de plus/ n’en dis pas plusQuelles sont les expressions anglaises avec le verbe tell» ? Dire la vĂ©ritĂ© – Tell the truthDire un mensonge / mentir – Tell a lieDire/ Faire une blague – Tell a jokeDire l’heure – Tell the timeRaconter une histoire – Tell a storyPrĂ©dire l’avenir – Tell the futureDistinguer/ Faire la diffĂ©rence -Tell the diffĂ©renceJe te l’dis/ J’te jure – Am telling you informal expressionNe m’en parle pas – Tell me bout it informal expressionSans blague -You’re telling me informal expressionLa dĂ©finition de dire en français est facile et plutĂŽt explicite et pourtant, son Ă©quivalent en anglais se traduit par say » et tell » qui diffĂšrent quant Ă  leur usage ou leur construction. Il est important, lorsqu’on parle anglais, de maĂźtriser ces petites nuances entre ces synonymes en anglais qui diffĂšrent de leur usage en français. Il existe d’autres distinctions en anglais, comme les verbes do » et make », que vous pouvez Ă©videmment apprendre grĂące Ă  nos cours d’anglais Ă  distance. AmĂ©liorez votre anglais et rejoignez nos formations pour booster votre nos formations en anglais CPF sont personnalisĂ©es, n’hĂ©sitez pas Ă  prendre contact avec nous. ï»żTraductionsen contexte de "ne pas avoir confiance" en français-espagnol avec Reverso Context : Pardonnez moi de ne pas avoir confiance dans les dispositifs Ă©lectroniques pendant une tempĂȘte apocalyptique. ï»żLa solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre M CodyCross Solution ✅ pour VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "VERBE NE PAS AVOIR CONFIANCE EN QUELQUE CHOSE" CodyCross Cirque Groupe 92 Grille 4 2 1 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Cirque Solution 92 Groupe 4 Similaires
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verbe ne pas avoir confiance en quelque chose